On savait la production du film compliquée, à la tournure quasi-hollywoodienne, avec un réalisateur désemparé devant des acteurs principaux au comportement de diva, à la production hégémonique incapable de respecter les conditions budgétaires, aux modifications du scénario, aux reshoots par Frédéric Forestier (qui a réalisé Astérix aux Jeux Olympiques nom de Dieu) et enfin à la sortie tardive deux ans après le début du tournage. Bref, Colt 45 ne sentait pas bon dès le départ. Mais cet énième polar français allait-il tout de même sortir du lot ?


Pendant tout un pan du film, on y croyait et ça aurait pu l'être. Fabrice Du Welz, dont c'est la première incursion dans le genre après les horrifiques Calvaire et Vinyan, a des idées et essaie de les exploiter, forçant le film à dépoussiérer les codes tout en les suivant à la lettre : plus violent, plus gore, plus américain, le long-métrage joue la carte du chantage en bonne et due forme au milieu d'une classique guerre des polices. Hélas, étouffé par des dialogues censément badass mais peu finauds, noyé par des acteurs ridiculement caricaturaux, hormis la révélation Ymanol Perset, et parfois pas très bien cadré dans l'ensemble, Colt 45 n'arrive jamais à son but.


Alors oui c'est burné, bourrin, hard boiled, clinquant, mais c'est aussi parfois plan-plan, racoleur et sans panache, aux prises son désastreuses et à la photographie tantôt électrique tantôt illisible. On ne sait pas trop ce qu'a voulu proposer Du Welz (ni ce qu'a voulu en faire le producteur Thomas Langmann) mais on se retrouve au final le cul entre deux chaises, l'une étant un polar violent et efficace, l'autre étant un téléfilm limite parodique plus maladroit qu'exagéré. Un remake (pourquoi pas par Du Welz même ?) serait pour une fois bienvenu.

MalevolentReviews
4

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les films dont on aimerait voir un remake

Créée

le 26 juin 2019

Critique lue 166 fois

1 j'aime

Critique lue 166 fois

1

D'autres avis sur Colt 45

Colt 45
mymp
5

Top gun

L’attente, la promesse même, d’un thriller sec et ultra-violent mis en scène par Fabrice Du Welz, éclairé par Benoît Debie (directeur photo chez Noé et Winding Refn), écrit par Fathi Beddiar (ex de...

Par

le 7 août 2014

11 j'aime

1

Colt 45
Gand-Alf
3

Lethal Weapon.

Visiblement conscient qu'un succès populaire ne peut pas faire de mal, le cinéaste Fabrice Du Welz délaisse momentanément son cinéma déviant et très particulier pour répondre à l'appel du producteur...

le 11 août 2015

11 j'aime

Colt 45
kevo42
7

Un film malade, à mi-chemin entre polar à la Olivier Marchal et véritable plongée en enfer

Vincent Milès (Ymanol Perset) est un jeune armurier dont le nom est empreint d’une lourde charge symbolique. Après avoir remporté le championnat du monde de course avec tir sur cible, il est très...

le 7 août 2014

10 j'aime

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10