"Comment c’est loin", ou comment tirer 90 minutes d’un couple de glandeurs qui procrastinent plus qu’un étudiant en partiels. Ce film, c’est littéralement la version ciné d’un dimanche de flemme : pas de tension, pas d’enjeu, pas de réel climax – juste Orelsan et Gringe qui traînent, fument, s’embrouillent et n’écrivent pas de chanson. Oui, spoiler : on suit deux rappeurs incapables de pondre un texte, pendant une heure et demie. C’est censé être une métaphore sur la difficulté de créer, le doute artistique et la peur de l’échec... mais ça ressemble surtout à une séance de psy collective filmée à l’arrache entre deux kebabs.
Visuellement ? On est sur du téléfilm France 4 sous Lexomil. C’est gris, plat, déprimant, comme un dimanche à Caen sous la pluie (et comme par hasard, ça se passe à Caen). Narrativement, c’est une boucle molle où chaque scène semble crier : "on n’a pas de script mais on a Orelsan en jogging, ça passe non ?"
Les fans hardcore de Casseurs Flowters vont peut-être y voir une autofiction touchante sur l’amitié et la galère. Mais soyons clairs : faut être déjà conquis par le duo pour ne pas se faire suer comme un rat mort. Le film aurait pu être un court-métrage de 20 minutes sur YouTube. Au lieu de ça, on a un long-métrage qui fait la sieste pendant qu’on le regarde.
Quelques dialogues sauvent l’ensemble du naufrage total – c’est parfois drôle, parfois sincère. Et le morceau final, enfin écrit, est une vraie claque. Le souci ? Fallait se taper une heure vingt de néant pour en arriver là.
Verdict :
Un film sur l’inaction qui aurait mieux fait de ne pas se faire. Un peu de charme, beaucoup de vide, et un concept qui s’épuise plus vite que la batterie d’un Nokia en 2003.