Le grand amoureux des monstres Guillermo Del Toro livre avec Crimson Peak son oeuvre la plus aboutie visuellement, déchaînement d'images iconiques et de décors somptueux dans un gigantesque cabinet d'idées qui pousse constamment le cadre à épouser la puissance tragique qu'il enferme. L'histoire, dans son plus simple appareil, se révèle avant tout comme pic du souffle référentiel qui anime le cinéaste, cinématographique, littéraire et pictural, assumant comme jamais l'essence de son imaginaire pour mieux nourrir le conte gothique qu'il nous offre. On pourrait certes regretter le manque de chair du récit, mais ce serait ignorer la force première du film et essentielle au travail de Del Toro : le médium cinéma dévoué corps et âme à l'histoire qu'il sert. Des palettes variées de terrifiants spectres à la respiration sanguinolente d'une demeure labyrinthique, de l'oppression de la profondeur de champ aux excès du jump-scare, chaque brique de la direction artistique et de la mise en scène, même imparfaite, construit la demeure de la passion qui dévore les protagonistes, poison inhérent qui marque le temps et l'âme tel le pourpre imbibant la neige.


http://shawshank89.blogspot.fr/2015/10/critique-crimson-peak.html

MaximeMichaut

Écrit par

Critique lue 320 fois

D'autres avis sur Crimson Peak

Crimson Peak
Veather
5

Prim Son Creak

Le titre en anagramme ça peut faire « fils guindé grincement ». Je me suis creusé la tête, t'as vu. Rarement j'ai vu dans un film des scènes de sexe risibles à ce point. On n'y ressent...

le 18 oct. 2015

66 j'aime

20

Crimson Peak
Behind_the_Mask
9

La délicatesse du macabre

C'est peu dire que je l'attendais, Crimson Peak, depuis que le projet fut officialisé comme prochain film de l'ami Guillermo Del Toro. Mais je voulais préserver à tout prix la magie, le mystère,...

le 14 oct. 2015

64 j'aime

39

Crimson Peak
zoooran
6

Le Toro par les cornes

En cette belle soirée du 28 septembre, Mia Wasikowska, Tom Hiddleston et le "maestro" Guillermo Del Toro étaient à Paris, à l’UGC Bercy, pour présenter une des plus grosses attentes de cette fin...

le 29 sept. 2015

55 j'aime

7

Du même critique

Un homme idéal
MaximeMichaut
5

"Le sable était noir..."

À l'image de son titre fraudeur, Un Homme Idéal patine prévisiblement sur ses ambitions de thriller référentiel, mésaventure romantique d'un plagiaire glissant sur la pente rocambolesque du crime...

le 25 mars 2015

23 j'aime

The Homesman
MaximeMichaut
8

Critique de The Homesman par MaximeMichaut

THE HOMESMAN est un sublime western empli de folie douce, où Tommy Lee Jones encre son talent de metteur en scène en brouillant avec talent les limites entre réalisme et fantastique, âpreté et...

le 19 mai 2014

15 j'aime

Baby Driver
MaximeMichaut
8

Des promesses à tenir et des miles à parcourir avant de revivre

Fraîchement rejeté du projet Ant-Man par l'écurie Marvel, Edgar Wright s'est lové dans l'un de ses amours majeurs de cinéma, The Driver de Walter Hill, pour enfin donner naissance à un projet vieux...

le 22 juin 2017

13 j'aime