Attendu à chaque nouveau film Guillermo Del Toro est de retour avec Crimson Peak un retour à un esprit vénéneux et enchanteur de L'échine du Diable ** et **Le Labyrinthe de Pan. A travers ce long métrage il rend hommages à plusieurs œuvres cinématographique où l'on reviendra dessus un peu plus tard dans ma critique. L'histoire ce passe fin XIXème en pleine période victorienne, Edith Cushing (bonjour la référence à l’écrivaine Edith Wharton et Peter Cushing, icône de la Hammer), jeune romancière hantée par les fantômes depuis le décès de sa mère, vit à New York avec son père, un riche industriel. Elle s’éprend du mystérieux et ténébreux Sir Thomas Sharpe qui arrive d’Angleterre avec sa sœur Lucille. Il est à la recherche de financements pour son invention, une machine sophistiquée qui extrait l’argile du sol. Le père d’Emily, sceptique et surtout inquiet de voir sa fille tomber sous le charme de Sharpe, refuse de l’aider et lui demande même, suite à une révélation, de repartir dans son pays natal. Mais Cushing meurt dans d’étranges circonstances. Emily finit par épouser Sharpe et s’exiler au fin fond de la campagne anglaise dans un gigantesque manoir gothique aussi accueillant qu’une virée nocturne dans un cimetière transylvanien un soir de brume. Passé les tous premiers débuts d'appréhension, on entre vite dans l'univers de cette histoire, dont l'époque victorienne et les décors sont impressionnants et fabuleux ! Toute une première partie campe même le postulat du scénario sous forme de la séduction et de l'idylle amoureuse dans le plus pur style romanesque ! Décors, scènes de rue, ambiances, tout est soigné et plaisant à l'œil. Cependant, avec finesse de nombreux indices laissent installer un début d'intrigue et de mystère judicieusement distillé pour placer juste ce qui il faut de piquant et d'intérêt pour la suite... Pas si mal jusque là alors ! Le tournant véritable a lieu dans une deuxième partie, complètement révélatrice et annonciatrice de l'horreur et du fantastique attendus ! On pourrait presque parler d'un nouveau personnage à travers ce manoir de style gothique, cette demeure gigantesque quasiment un gouffre ou monstre vivant et inquiétant ! Le cinéaste Guillermo Del Toro crée le choc visuel et l'événement en mêlant la fascination à l'angoisse du lieu prêt à tout avaler ! Tout à coup, le trio constitué des jeunes époux et de la sœur du mari (excellente Jessica Chastain), prend alors tout son sens et sa force, mais en se situant encore à des lieues de ce que l'on nous réserve... Comme je le disais un peu plutôt en haut Del Toro rend hommage à des œuvres cinématographique tels que ceux de la célèbres firmes de film d'horreur Hammer car oui, c’est dit : sans le renouveler ou le réinventer, "Crimson Peak" est un vibrant hommage au cinéma gothique anglais avec une multitude de références dont les plus évidentes sont "La Maison du Diable" de Robert Wise et "Les Innocents" de Jack Clayton. Visuellement c’est tout bonnement superbe : les décors sont somptueux comme le fameux manoir gothique à souhait (qui, a lui seul, a monopolisé le travail de 150 artisans pendant 16 semaines !!), la reconstitution historique est parfaite entre anciens objets (des phonographes et des voitures d’époque) et costumes (ah les robes magnifiques de Lucile !), l’habile jeu sur la luminosité (utilisant même lors de certaines scènes que des véritables bougies comme l’avait fait Kubrick sur "Barry Lyndon"), le design absolument effrayant des fantômes, l’utilisation particulièrement judicieuse du son pour donner l’illusion que le manoir vit, respire et pleure…bref un spectacle d’horreur gothique absolument incroyable. Dans un retournement du genre Crimson Peak ne se présentes pas comme une véritables histoire de fantôme mais plutôt que les véritables monstre sont les vivants cachant des secrets monstrueux. L’ambiance surnaturelle et anxiogène du manoir suffisait à nous immerger dans une œuvre passionnante et sincère, dépassant allègrement dans un genre similaire le Sleepy Hollow de Tim Burton. Un chef-d’œuvre à voir et revoir !

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le 18 déc. 2015

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ysouillard

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