Un film bluffant de réalisme, et de tour de force !

Bonjour à tous,


Aujuord' hui, je m' attaque à un film que j' adore. Cyrano de Bergerac. Que dire ? Et bien, En transposant à l'ècran la pièce d'Edmond Rostand, Jean-Paul Rappeneau prend le pari d'en conserver les dialogues en vers! Avec le scènariste Jean-Claude Carrière, il toilette le texte, en èvacue les obscuritès, allusions mythologiques ou prècieuses, aujourd'hui totalement incomprèhensibles! L'exercice littèraire produit un savoureux paradoxe mais Cyrano n'est pas qu'un film de cape et d'èpèe! C'est aussi le drame d'un homme qui porte une blessure! Sous la difformitè se dissimule un beau prince!


C'était un pari audacieux voire risqué que d'entreprendre l'adaptation à l'écran de cette célèbre histoire d'amour impossible, devenue un classique depuis sa création sur scène en 1897. Avec la volonté affirmée de s'éloigner du théâtre filmé, Jean-Paul Rappeneau et son producteur René Cleitman, n'ont pas lésiné sur les moyens pour faire renaître un XVIIe siècle haut en couleurs et offrir une vraie vision de cinéma ainsi qu'une approche plus personnelle de la pièce. Le scénario, épuré, a gagné en fluidité. Pourtant, pour les besoins de l'intrigue, Jean-Claude Carrière qui en a cosigné l'adaptation, a ajouté au texte original une centaine de vers pratiquement indécelables. Quant au casting, il est exemplaire : de Gérard Depardieu, dont la prestance et le panache ont beaucoup en commun avec le caractère de Cyrano, à la fragile et gracieuse Anne Brochet, tous les acteurs sont remarquables. Jean-Paul Rappeneau, réalisateur rare (cinq films en 25 ans), qui a offert malgré tout au cinéma français quelques-uns de ses plus beaux instants ("Les Mariés de l'an II", "Le Sauvage"), réussit un film somptueux. Là-haut, Edmond Rostand peut dormir tranquille.


Rappeneau choisit Gèrard Depardieu qui possède le charme, la violence, la puissance et la fragilitè! Pour l'entourer le cinèaste confie à Anne Brochet, le rôle de Roxane, à Vincent Perez, celui du fougueux Christian, et à Jacques Weber, ancien interprète de Cyrano au thèâtre, celui de l'ennemi jurè de Bergerac! Triomphant en France, le film remporte l'Oscar du meilleur film ètranger à Hollywood et dix Cèsars (meilleur film, meilleure rèalisateur, meilleure photo, meilleur dècor, meilleure musique...) et Depardieu, le Prix d'interprètation à Cannes et le Cèsar du meilleur acteur! De la comèdie en cinq actes de Rostand, Rappeneau a fait un film, un vrai, un grand, avec un Depardieu flamboyant! Amour et sacrifice! Panache et hèroïsme! Grand spectacle et èmotion! Cinèmatographiquement parlant, le "Cyrano" de Rappeneau est un chef d'oeuvre...


L’œuvre de Rostand est magnifique, et ce film en est la meilleure adaptation à mes yeux, ça en devient un des meilleurs long métrage français, et sans doute le plus beau rôle de Depardieu à ce jour (et ça risque donc de le rester). L'histoire est magnifique donc, la trame est convenable car déjà vue pour un film de cape et d'épée, la musique colle bien aux péripéties, les costumes respectent l’œuvre, les dialogues sont limite ce qu'il y a de mieux, la tirade du nez étant passé à la postérité, mais venant de Rostand et juste remis dans le scénario c'est moins valorisant. Pour le reste le rythme est lent (mais pas mou), ce qui convient à la narration, du coup les longueurs sont présentes mais bien gérées. Au final on se retrouve avec un classique de la littérature, fort bien adapté et d'un intérêt culturel certain.


Il faut deux livres pour apprendre à bien parler : le premier c’est la Rhétorique d’Aristote et le second, Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. Cyrano fait partie de ces personnages qui domine la littérature de part leur stature ; il côtoie à ce titre un Hamlet, un Achab ou encore un Julien Sorel. Cyrano fait partie de ces hommes, pour paraphraser Marc-Antoine dans le Jules César de Shakespeare, devant la tombe de laquelle la nature elle-même se dresse pour crier : il fut un homme ! Enfin, Cyrano fait partie de ces œuvres qui éclipsent leurs auteurs, au même titre que le Frankenstein de Mary Shelley ou le Moby-Dick de Melville. Le mot « théâtre » vient du grec qui veut dire voir. Et s’il y a bien une pièce qu’il faut voir plutôt que de lire, c’est bien celle-ci. Cyrano n’est pas un personnage en papier. Il est fait de chair et de sang. Il est animé par la passion. Il est jaloux, colérique, tendre et fataliste. Il laisse à ce médiocre Jean Baptiste Poquelin la paternité de certains de ses dialogues. Laisse à Christian le soin d’être aimé de Roxane. Il laisse cette vie de médiocrité pour monter vers la lune opaline, y retrouver Socrate et Galilée. Tout est magnifique dans la pièce, et c’est assez rare pour le souligner. Pas une ligne est à retrancher, du début, quand il prend à partie Montfleury, jusqu’à la fin, quand il remercie Roxane d’avoir été cette robe qui a passé dans sa vie. Et tout mon sang se coagule en songeant qu’on puisse y changer une virgule. Cyrano est une fine lame et qui toujours à la fin de l’envoi, touche ! Mais en fait, c’est un poète, un romantique, égaré au pays des mousquetaires, tout comme Averroès était un grec égaré en pays musulman. Il ne recherche pas de protecteurs, comme tous ces laquais, de Virgile à Voltaire. Lui, concède à ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul ! Pièce en cinq actes écrit en 1897 par Rostand, qui abandonna le droit pour le théâtre, l’auteur, natif de Marseille, se démarque de la tradition réaliste de l’époque pour accoucher d’une radicale romance historique se déroulant au milieu du 17ème siècle. Le véritable Cyrano a réellement existé, il était un écrivain français, libre-penseur comme on disait à l’époque, c’est-à-dire porté vers l’athéisme et a écrit entre autres une Histoire comique des États et Empires de la Lune à laquelle Rostand rend hommage quand il fait ‘tomber’ Cyrano de la lune pour intercepter le comte de Guiche. Cyrano n’est pas une histoire d’amour. Ce n’est pas ‘amour’ que d’aimer en secret ; et il est assez paradoxal, que cet homme, qui fait tout en public, qui n’existe que pour que les autres l’admirent, aime en secret, aime par le biais d’un autre. À croire qu’il avait plus honte de ses sentiments que de son nez… Cyrano n’aime pas Roxane. Cyrano n’aime pas la gloire. Il n’aime même pas son verbe ni même sa lame… Cyrano n’aime tout simplement pas ce monde. Il en aime juste ses images, mais il aspire à autre chose, à plus loin… à la lune. C’est lui qui est ‘responsable’ de l’introduction du mot « panache » dans la langue anglaise. Et c’est justement ce qu’il emporte dans l’autre monde, « sans un pli et sans une tache’… son panache ! Quand c’est aussi beau, ça en devient grand.


Cyrano de Bergerac, qui ne connaît pas ce chef-d'oeuvre? Pendant des années, j'ai entendu parler de ce film des dizaines de fois et mon père possédait même le CD du film, que je n'ai jamais écouté. J'avais envie de le voir ce film!! Ça faisait des années que j'attendais qu'il passe sur mes chaînes pour le voir enfin et quand je l'ai vu, j'ai adoré! Je tiens pourtant à le préciser! Je ne suis pas du tout fan des film français adaptés de nouvelles ou de pièces de théâtre, je suis loin d'en raffoler! Mais Cyrano de Bergerac est tellement impressionnant par son écriture que j'ai tout de suite aimé!!!! Le scénario est comme je l'ai dit, brillamment écrit!!!!! J'ai rarement vu de toute ma vie des dialogues d'une telle richesse!!!! Toutes ces rimes, tous ces vers, et qui ont tous un rapport avec la scène qu'ils représentent!!! C'est juste bluffant!!!! Au début, j'ai été surpris car je pensais que le film aurait des répliques comme aujourd'hui, je ne m'attendais pas à des vers pendant tout le film! Et ces vers rajoutent de temps en temps un peu d'humour au film et on retiendra évidemment les répliques cultes " c'est un roc ! ... c'est un pic... c'est un cap ! Que dis-je, c'est une péninsule ! " et tellement d'autres!!!! Les personnages sont également brillamment écrits! Cyrano de Bergerac est incroyablement émouvant! Pareil pour Roxane et Christian! La fin est aussi dotée d'une grande émotion! Gérard Depardieu est éblouissant en Cyrano de Bergerac!!!! Toujours plein de justesse, il est complètement habité par son personnage et fait ressortir encore plus de tension dramatique!!!!! On reste sans voix devant sa magistrale interprétation! Qui méritait vraiment son César! Anne Brochet est elle aussi sublime! Elle incarne une Roxane pleine d'amour des mots!!! Vincent Perez est aussi excellent!!!! Jacques Weber ( que je connais grâce à Sur la piste du Marsupilami, je sais c'est pas une super référence mais bon. ) complète ce casting de luxe et s'en sort admirablement bien!!! La musique est assez réussie même si je ne suis pas non plus fan de ce style! Visuellement, c'est du très bon travail! L'époque de 1897 est très bien reconstituée, les costumes sont très crédibles, tout comme les décors et la photo est pas mal du tout!!!! Cyrano de Bergerac m'a donc complètement convaincu!!!! Un chef-d'oeuvre!!!!!!!


Depardieu était loin d'être un jeune premier lors du tournage de ce film. En effet, les réalisateurs de tout genre se l'arrachaient déjà : Pialat, Truffaut, Veber, Corneau, Blier, Bertolucci, Schroeder... Et ce n'était pas la première fois, ni la dernière, qu'il incarnait un rôle historique ou un personnage issu d'une oeuvre littéraire connue de tous (on pense, pêle-mêle, à Danton, Obélix, Colomb, Dumas, D'Artagnan, Raspoutine, Porthos, Maheu, Marin Marais, et bientôt à DSK). S'il l'a fait brillamment à chaque fois, c'est avec ce rôle qu'il s'impose clairement comme étant le plus grand acteur de sa génération, obtenant au passage un statut de monstre sacré au niveau d'un Jean Gabin, pourtant inégalé jusque là. En ce qui concerne Anne Brochet, elle aurait mérité de se voir attribué le César de la meilleure actrice pour son interprétation impeccable de Roxane. Si cette statuette lui échappera, elle repartira l'année suivante avec le prix du meilleur second rôle féminin pour Tous les matins du monde d'Alain Corneau, c'est déjà ça. Les dix Césars remportés par ce film étaient amplement mérités. Il est même regrettable que Depardieu n'ait pas gagné l'Oscar du meilleur acteur, alors que sa prestation est objectivement à un niveau bien supérieur de celle de Jean Dujardin dans The Artist, mais c'est un autre sujet. Revenons-en donc à la prestation de Depardieu. Il ne joue pas Cyrano, il est Cyrano ! Difficile de ne pas croire au destin quand on voir Depardieu à l'oeuvre ici, tant tout dans sa personnalité et dans sa vie l'ont préparé pour ce rôle : son humour, ses excès, sa présence, son génie, tout simplement. Transformer une des plus grandes pièces de théâtre de notre histoire en un film de 2h15 avec, dans le rôle principal, le voyou des Valseuses, c'était risqué. Surtout en utilisant la langue française de cette manière... Mais le pari est parfaitement réussi. Bravo.


Une adaptation brillante qui sublime le texte d'Edmond Rostand. La mise en scène est très dynamique et élégante et elle souligne bien le rythme du texte. Surtout, le casting entrainé par Gérard Depardieu est saisissant de vérité.


Sur ce, je vous laisse. Regardez ce film. Il vaut le coup. :). Tcho. @ +.

ClementLeroy
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le 19 août 2015

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San  Bardamu

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