Dangereusement votre (A View to a kill en langue originale) est le 14è opus des aventures de James Bond, le 3è réalisé par John Glen (qui réalisera les 2 suivants avec Timothy Dalton) et le 7è et dernier avec Roger Moore qui avait alors 58 ans.

Le film s'ouvre sur une scène en Sibérie. Bond, muni d'une doudoune à capuche en fourrure récupère sur le cadavre de l'agent 003 une puce électronique et s'enfuit alors qu'il est repéré par l'armée russe à ski. Une scène de ski, c'est somme toute classique pour James Bond, L'espion qui m'aimait débutait également par une scène de ski, cette fois en Autriche. Sauf qu'ici, il fait du ski sur un ski, puis monte sur un scooter des neiges, mais poursuivi par un hélicoptère il va sauter du scooter in extremis avant qu'il explose. Il ne lui reste plus alors que le snowboard et il dévale une pente sur une musique des Beach Boys avant de terminer sa course sur une étendue d'eau non gelée dans laquelle s'affalent ses poursuivants. Il repère un sous marin camouflé en iceberg et s'y engouffre. L'y attend une belle agente qu'on ne reverra pas par la suite.

Puis c'est le moment du générique. La musique de ce James Bond, A view to kill est composée par John Barry et interpétée par Duran Duran dans un style new wave très 85 avec une magnifique chorégraphie en jeu d'ombres, comme d'habitude, mais cette fois sur le thème du ski, thème, on le sait, hautement érotique.

Bond est maintenant à Londres, franchit la porte du bureau de M et salue Moneypenny et lui lance un charmant : "I will fill you in later" * "je te remplirais plus tard" pour les non anglophones. Réunion. On l'aura compris tout se jouera autour des micro puces électroniques fabriquées par l'entreprise Zorin tenue par le milliardaire Zorin. Celui-ci est également un amateur de courses hippiques. Il possède de nombreux chevaux qu'il fait courir. Direction l'hippodrome d'Ascot où Zorin fait justement courir son cheval préféré, un certain Pegasus. C'est l'occasion de voir Zorin pour la première fois dans les tribunes avec des jumelles. Ce n'est autre que Christopher Walken qui l'interprète, les cheveux teint en blond platine et pas en brosse cette fois. Il est accompagné d'une charmante jeune femme à la peau d'ébène qu'on nous dit s'appeler May Day, interprétée par la très 80's Grace Jones qui avait déjà joué dans d'autres films avant et notamment dans Conan le Destructeur l'année précédente. Pegasus, sur lequel James Bond avait eu le temps de parier remporte la course et il dit à Moneypenny d'aller chercher l'argent. Mais le cheval parait quelque peu surexcité au moment de recevoir son prix. C'est May Day, en montrant une force prodigieuse qui maitrise le cheval devenu fou. Zorin droguerait-il ses chevaux ? C'est à cette occasion qu'on fait aussi la connaissance de Godfrey Tibett (Patrick Macnee, l'inoublibale John Steed de Chapeau Melon et bottes de cuir dont la partenaire Diana Rigg avait elle aussi déjà joué dans la franchise).

Bond se rend ensuite au restaurant de la tour Eiffel rencontrer un français du curieux nom d'Achille Aubergine. Pour ma part, je n'ai jamais rencontré de français dont le nom de famille était Aubergine, mais si c'est votre cas, faites le moi savoir ! (on me dit dans l'oreillette qu'il n'y a pas non plus de belges qui s'appellent Poirot, et qu'ils ont voulu faire un clin d'œil au célèbre détective d'Agatha Christie qui n'est pourtant pas français mais belge. Et ce n'est pas parce que certain anglais s'appellent Broccoli que des français devraient s'appeler Aubergine). Ils ont à peine le temps de discuter qu'un spectacle de papillons commence, or, l'un des techniciens est remplacé par une ombre armée qui assassine le pauvre Achille Aubergine à l'aide d'une sorte de canne à pêche. Bond poursuit l'ombre masquée dans les escaliers de la tour Eiffel, lui tire dessus et la rate plusieurs fois montrant par la même occasion comme il tire mal. Cette dernière aura tout juste le temps se sauter de la tour Eiffel et d'ouvrir un parachute. Heureusement pour elle, le parachute s'ouvre et elle atterrit sur un bateau mouche. Bond a eu le temps d'emprunter la voiture d'un chauffeur de taxi et de sauter sur le bateau mouche, mais trop tard. L'ombre a été récupéré par Zorin sur son bateau. On reconnait alors May Day lorsqu'elle enlève son masque, mais le spectateur intelligent avait déjà compris que c'était elle. Mais pas James Bond, parce qu'il est moins intelligent que le spectateur intelligent.

Direction ensuite le château de Chantilly qui appartient à Zorin et où se trouvent ses écuries et où ce dernier donne une réception. Bond sous le nom de Saint John Smythe s'y rend en compagnie de Tibett qui se fait passer pour son chauffeur. Leur but : découvrir ce qui se passe avec les chevaux. À cette occasion, Bond essaie d'approcher une mystérieuse jeune femme blonde, mais elle est vite éloignée par May Day. Ce n'est pas grave, Bond rencontre le scientifique (un allemand) qui sélectionne les chevaux de Zorin. Et malgré la petite mésaventure qu'il a eue avec elle, ça n'empêchera pas James de coucher avec la femme à la peau d'ébène. James découvre dans l'écurie un passage secret qui mène à un laboratoire secret où se trouve le cheval ainsi que les drogues qu'on lui injecte pour gagner les courses. Tibett est tué au cours de la mission et Bond échappe de justesse à la noyade dans la Rolls Silver Cloud II qui finit dans un lac.

Bond prend la direction de San Francisco, ville non loin de laquelle se trouve la Silicon Valley où il rencontre un contact de la CIA. Il apprend que Zorin, comme ses chevaux est le fruit d'expériences du scientifique nazi que Bond avait rencontré à Chantilly. Des nazis ! Enfin ça devient intéressant ! Bond se rend sur la plateforme pétrolière de Zorin dans la baie de San Francisco et se rend compte qu'il n'est pas seul sur le coup. Deux agents russes sont aussi présents. Il manque de se faire découper par des hélices, mais y échappe en sacrifiant sa bouteille d'oxygène qui bloque l'hélice. cela fait repérer l'un des agents russes qui n'aura pas la chance de Bond. Le méchant nazi sadique dit à ses hommes de précipiter l'espion dans l'hélice, et il finit comme un pois chiche laissé entre les mains d'un fabriquant de humus. Bond s'enfuit à bord d'une voiture en compagnie de l'autre agent russe qui a survécu : la très sexy Pola Ivanova avec qui il prend un bain moussant à remous. Il en profite également pour lui subtiliser les enregistrements qu'elle avait réalisé avec son collègue dont la mort n'avait pas eu l'air de la chagriner plus que ça.

James Bond fait enfin la connaissance de Stacey Sutton, la mystérieuse jeune femme blonde rencontrée à Chantilly. Il la sauve une première fois des sbires de Zorin venues pour la tuer ou la contraindre d'accepter sa proposition de revendre ses parts dans une société dont ils sont co-actionnaires, puis une seconde fois lorsqu'ils tombent nez à nez avec Zorin à l’hôtel de ville de SF et que celui-ci met le feu à au bâtiment. Après une superbe scène d'ascenseur en flammes (je crois que c'était la première scène d'ascenseur en flammes dans James Bond, même si les ascenseurs avaient déjà joué des rôles tragiques, je pense notamment à celui qui permettait d'envoyer directement les visiteurs rejoindre les requins dans **) Bond descend du bâtiment en flammes par la grande échelle des pompiers en portant la jeune femme évanouie sur son dos ("Oh James !"). Le policier en bas ne voulant pas croire que c'est un agent secret britannique (My name is Bond, James Bond) il s'ensuit une course poursuite dans les rues de San Francisco à bord du camion de pompier. Quelques voitures de police seront endommagées pendant l'opération.

Ils se dirigent en direction de la mine et échangent le camion de pompiers contre une plus petit camion qui transporte des explosifs. Bond assomme le conducteur et lui pique son chapeau. Plus tard Stacey enfile une combinaison genre salopette, mais avec chaussures à talons. Ils se cachent dans l'un des wagons du train de la mine qui contient des explosifs.

Le plan du méchant nazi blond platine est très simple : noyer la mine, et plus tard répandre de l'eau sur la Silicon Valley, comme ça il aura le monopole de la fabrication des micro puces électroniques. Alors que May Day et d'autres de ses sbires sont à la poursuite de Bond dans la mine, il décide de commencer à inonder la mine. Comme ça, élimination de Bond et de tous les témoins gênants, à savoir les mineurs. gênants ? On sait pas bien pourquoi, mais il décide de les éliminer parce qu'il est très méchant. Pendant qu'il se noie, il s'amuse à leur tirer dessus au UZI avec son second méchant. C'est très méchant, mais c'est un nazi en même temps, donc ce qu'il y a de mieux en termes de méchanceté. La mine, c'est bien sûr dans Indiana Jones et le Temple Maudit qu'il y a la meilleure scène, mais c'est la première scène de James Bond dans une mine si mes souvenirs sont bons. Scène sympa, mais moins bonne que dans IJ. May day ayant compris que Zorin ne l'aimait pas et qu'il avait tenté de la sacrifier pour rien décide de se sacrifier pour rien en tenant le frein du train de la mine pour faire exploser la bombe à l'extérieur de la mine et non à l'intérieur pour éviter l'inondation sur la Silicon Valley.

Zorin se ramène avec son zeppelin et attrape au passage Stacey qui n'avait pas vu qu'il y avait un gros zeppelin derrière elle. James a juste le temps de s'accrocher à une corde qui pend du zeppelin et continuer à participer à l'aventure. Il a l'habitude, puisqu'il avait par exemple sauté sur un avion depuis un cheval à la fin de ***.

Le zep passe au dessus du pont de SF et Zorin décide de se servir du pont pour faire chuter Bond, sauf que Bond est plus malin qu'il en a l'air et attache le zep au pont. Habile ! Il n'y a plus de choix, il faut descendre. Zorin comme Kamal Khan dans Octopussy dit à son second "descend" pour faire le sale boulot, mais cette fois, pas comme dans Octopussy, Stacey l’assomme. Zorin devra faire le sale boulot lui-même et il descend sur le haut du pont avec une hache. S'ensuit le combat final entre James Bond et le très méchant en haut du pont de San Francisco. Le père "spirituel" nazi de Zorin se réveille et a juste le temps de voir Zorin tomber du pont et atterrir, ou plutôt amerrir après une chute de plusieurs dizaines de mètres. Furieux que sa création lui échappe, il s'empare de bâtons de dynamite qu'il allume, manque de pot, Bond fait dévier le zep et la dynamite explose avant qu'il n'ait pu la lancer sur l'agent secret, faisait exploser le zep et le professeur nazi par la même occasion. Notons ici que les éléments nazis + zeppelin + la mine sont deux éléments clés qui rappellent les Indiana Jones.

Après une petite douche espionnées avec un robot téléguidé par ce pervers de Q, nous disons adieu à Roger Moore puisque ce sera la dernière fois qu'il incarnera 007. Adieu et merci Roger, tu as été un bon James Bond.

Un des meilleurs James Bond avec Roger Moore, un poil en dessous d'Octopussy ou de Vivre et laisser mourir mais du niveau de Moonraker ou de l'Espion qui m'aimait. Même s'il y avait une belle Rolls Royce (qui était d'ailleurs celle du producteur Broccoli) et une poursuite avec un camion de pompier, on regrette qu'il n'y ait encore pas une James Bond car à gadget dans cet épisode, et on remarque que côté gadget, il n'y en a presque pas, sinon la voiture téléguidée ridicule de Q qui ne servira absolument à rien sinon à espionner Bond, une bague appareil photo, des lunettes spéciales et un truc pour scanner des chèques. On se retrouve la semaine prochaine pour le premier des deux avec Timothy Dalton : Tuer n'est pas jouer.

Vraie note : 7,4/10

Créée

le 7 mai 2024

Modifiée

le 7 mai 2024

Critique lue 6 fois

Hunkarbegendi

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