Recette pour un feel good à la japonaise : vous prenez un thème bien ancré dans le folklore national, ici la cérémonie du thé, encore plus emblématique que Les délices de Tokyo. Vous remuez bien l'ensemble pour être sûr que tout soit bien lisse : surtout qu'il ne se passe rien, avec un peu de chance on en profitera pour comparer avec Ozu, même si ça n'a strictement rien à voir. Vous saupoudrez d'un fin glaçage de belles images. Quand c'est bien chaud, vous servez avec son accompagnement de belle musique zen. C'est prêt!
Et là vous vous dites : d'accord, mais pourquoi cette note alors?
Déjà pour la vue d'une cascade qui devient le mot la désignant. Ce plan qui sort de nulle part est aussi somptueux qu'inattendu.
Mais surtout parce que j'ai beau voir des ficelles là où l'on voudrait me faire croire à de la spontanéité, ce film me parle.
Alors il faut que je parle de moi.
Pourquoi cela me parle-t-il donc?
Parce que, à son meilleur, Dans un jardin qu'on dirait éternel est un beau portrait de l'enseignement, celui d'un professeur finalement assez atypique. Je m'y retrouve dans ce portrait. Elle dit à ses élèves des choses que je dis aux miens. Alors forcément, ce personnage, j'y crois à fond.
La dernière fois que j'ai vu un film centré à ce point sur l'enseignement, c'était Wiplash. Et franchement, quelle vision de merde de l'enseignement. J'ai détesté Wiplash.
Alors là, j'étais bien content.
Pour cela, je recommande ce film. Malgré tout.