Les films d’horreur en noir et blanc des années 50 et 60 ont du charme. Ils sont bien trop datés pour pouvoir faire peur de nos jours. Mais lorsqu’ils sont réussis, ils conservent une certaine élégance dû à l’attention qui est prêtée à l’éclairage ainsi qu’aux décors et aux costumes. Danse Macabre joue bien sa partition dans ce registre, et est particulièrement beau. En revanche, pour ce qui est de l'histoire, celle-ci est assez peu captivante. Comme on pouvait s’y attendre avec une histoire de fantômes, il s’agit d’une tragédie appelée à se rejouer jusqu’à la fin des temps. Malgré quelques petites originalités, comme la relation entre les deux cousines (qui est tout de même peu explorée), elle reste assez classique. Cependant ce n’est pas tant le manque d’originalité qui pose problème que le manque d’incarnation. Par exemple, le coup de foudre réciproque entre le héros et la jeune Elisabeth est un cliché scénaristique qui a particulièrement vieilli. Or pour que la tragédie fonctionne pleinement et qu’elle nous mette mal à l’aise, il faut que cet amour se ressente à l’écran. Sans ce lien fort, on regarde poliment des personnages s’agiter, en sachant très bien comment ils vont finir, sans que cela ne nous angoisse outre mesure. Un film très beau, mais qui n’empêche pas une certaine indifférence polie de s’installer.