Red fist
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le 17 févr. 2016
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Deadpool, de Tim Miller, raconte l'histoire de Wade Wilson, alias Deadpool donc, tueur à gage aux pouvoirs d'auto-guérison semblable à ceux de Wolverine. Ce dernier cherche à trouver le responsable de sa mutation qui l'a défiguré, mais refuse son statut de super-héros.
Ce qui a animé la campagne promotionnelle de ce film, c'est sa promesse de divertissement transgressif et jouissif. Ryan Reynolds, acteur principal et instigateur du projet, s'est engagé publiquement à ce que le film bénéficie d'une restriction à sa juste mesure. Garantissant ainsi un métrage à l'image de son matériel d'origine, violent et irrévérencieux.
Très tôt engagé sur le projet, Ryan Reynolds est notamment connu pour avoir joué dans déjà trois massacres d'adaptations de comics. À savoir Blade Trinity, X:Men Origins : Wolverine et Green Lantern. L'acteur maintient pourtant une image sympathique, résultante de son engouement sincère pour ses précédent films Mi$e à Prix de Joe Carnahan ou Buried de Rodrigo Cortés.
Le projet Deadpool a été l'un des projets les plus suivis sur internet. Le moindre leak de costume, de footage, de photo de plateau, aura bénéficié de la même attention qu'un Réveil de la Force. Les internautes désignant d'office Reynolds comme légitime interprète du personnage. Bien qu'ayant le mérite d'avoir été porté à bout de bras par Tim Miller et Ryan Reynolds depuis plusieurs années, il serai hypocrite d'affirmer que Deadpool était un projet risqué.
Une partie du public avait principalement découvert Deadpool dans des planches pillées par 9gag, pour ensuite s’enorgueillir de connaître un personnage transgressif et underground de l 'écurie Marvel. Deadpool était devenu le plus connus des super-héros méconnus. Celui qu'on aimait citer pour étaler sa culture geek.
L'autre partie du public, qu'il fallait réellement séduire, a depuis longtemps adopté l'adaptation de comics comme une garantie de divertissement facile. Il se résume assez bien par cette femme, croisée dans la fille d'attente de l'UGC, qui s'est écriée "C'est quoi ça Deadpouille ?!" exactement sur ce ton là.
Eux, ils riaient déjà pendant la pub M&M's.
Dans son premier tiers, le film reprend la bande-démo qui a "accidentellement" fuité sur le net. Une ouverture dynamique qui entretient l'espoir de voir quelques idées de mise en scènes.
S'en suit un second tiers narrant les origines du personnage, le rendant presque émouvant dans son incapacité à avouer sa transformation à sa femme. Mais cette intrigue, on l'avait déjà vu dans Darkman de Sam Raimi.
Le dernier acte se résume à un duel final convenu, aux enjeux habituels.
Tim Miller ne parvient pas non plus à se détacher artistiquement des franchises X-Men.
Deadpool se voulait le premier film de super-héros transgressif, il passe hélas après Punisher, Judge Dread, Kick-Ass ou Super. On peut alors se demander si ce parti pris du second degré n'est pas en fait une facilité pour faire accepter au public l'invraisemblance d'un super-héros en costume (une fois de plus).
Dans les faits, Deadpool ne se démarque donc pas plus de Kick-Ass de Matthew Vaughn dans sa surenchère de violence et son ton décalé. Sa plus-value se résume à sa liberté de ton sur les licences Marvel, se permettant d'égratigner la logique des "franchises" ou de rire de son budget.
Auto-dérision amusante, mais plus un clin d’œil complice qu'une réelle prise de position.
La raison pour laquelle Deadpool se détachait des autres héros Marvel, c'est sa personnalité arrogante et mégalomane et surtout son caractère psychopathe et imprévisible. Or le film échoue a le rendre réellement inquiétant et irrévérencieux à ce point, oubliant même sa nature schizophrène, véritable atout dans la narration du comics. Il va même jusqu'à physiquement détourner la caméra au moment de torturer un bad-guy.
Bien qu'échouant sur de nombreux point qui faisait le sel de son matériel d'origine, notamment l'aspect méta du récit, la rupture avancée du quatrième mur ou l'usage de "multivers", Deadpool est néanmoins attachant. Par une réelle sincérité face à son public, Ryan Reynolds donne de sa personne, use de l'auto-dérision, enchaîne les vannes comme sur une scène de stand-up, et on se surprend à éprouver de la sympathie pour son personnage.
Le film réussit sa mission de divertissement et ne prend pas son public pour un con.
Deadpool est un peu à l'image d'Internet : Pas hilarant, mais on attend la vanne suivante.
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Créée
le 22 févr. 2016
Critique lue 308 fois
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