La poésie des ruines
Il y a des films qui ne se regardent pas mais qui se vivent. Death in the Land of Encantos en fait partie. Avec ses neuf heures de durée, Lav Diaz ne propose pas une simple histoire, mais une...
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le 12 mars 2025
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Il y a des films qui ne se regardent pas mais qui se vivent. Death in the Land of Encantos en fait partie. Avec ses neuf heures de durée, Lav Diaz ne propose pas une simple histoire, mais une immersion totale dans un paysage de désolation, où le temps semble suspendu.
Tourné après le passage du typhon Durian qui a ravagé les Philippines, le film suit Benjamin Agusan, un poète exilé qui revient dans son village désormais méconnaissable. Ce retour n’a rien d’un voyage nostalgique, c’est une errance dans un monde brisé, où la mort est partout, même si elle reste invisible.
Lav Diaz filme en noir et blanc avec des plans fixes qui laissent toute la place aux paysages dévastés et aux silences pesants. On pourrait croire que la lenteur du film le rend difficile d’accès, mais c’est justement ce rythme qui permet de s’imprégner de l’atmosphère. Chaque scène nous plonge un peu plus dans cette sensation d’abandon et de vide, comme si le spectateur lui-même marchait aux côtés de Benjamin, perdu entre souvenirs et réalité.
Le film questionnent la place de l’artiste face au chaos, le rôle de la mémoire et l’impossibilité de revenir en arrière. Malgré la tristesse qui traverse le film, il y a quelque chose d’étrangement beau dans cette manière de capter la souffrance.
Death in the Land of Encantos est une œuvre monumentale à la lisière du documentaire et de la fiction. Une plongée dans un monde à la fois détruit et terriblement vivant, où la douleur se transforme en poésie.
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le 12 mars 2025
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