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Pas besoin d'un Predator pour défoncer un cartel jamaïcain vaudou, il y a Steven Seagal



  • Alors ?

  • Le premier croyait qu'il était invincible, le second croyait savoir voler.

  • Et donc ?

  • Ils se sont trompés tous les deux.



Désigné pour mourir est un excellent film d'action avec Steven Seagal réalisé par Dwight H. Little. Ce long métrage présente une figure étonnante et déroutante de Steven en tant que John Hatcher un agent fédéral de la drogue téméraire, qui démissionne et fait repentance après un carnage au Mexique où il abat une femme. Dans un confessionnal il se libère de ses péchés auprès du prêtre, lui confiant ses nombreux méfaits pour attraper les criminels : meurtre, drogue, sexe... en clair Hatcher est devenu aussi pourri et dangereux que les criminels qu'il pourchasse. Devenu instable, proche de la rupture. Le prêtre lui suggère d'arrêter son travail et de retrouver les gens qu'il aime pour retrouver un peu de stabilité. C'est ainsi qu'Hatcher démissionne et part retrouver sa famille.


Avec ce personnage Steven va un peu plus dans la subtilité et la nuance, clairement ce n'est pas un enfant de choeur, ni un héros solitaire, ne voulant plus se mêler de quoi que ce soit, préférant tourner la tête lorsqu'un méfait se joue à proximité de lui. Il faudra que sa famille soit attaquée pour que Hatcher reprenne les armes et parte en guerre illégale contre un cartel Jamaïcain. À préciser qu'il réussit à s'extraire de l'évidence du héros qui couche avec la belle blonde incarnée par la ravissante Joanna Pacula, qui aide Steven à massacrer le cartel via des informations sur le vaudou. Ce n'est pas plus mal, car le personnage de Joanna est assez sélectif notamment avec les gays dont elle tient visiblement que peu de respect.


Désigné pour mourir est un film d'action très violent, présentant une lutte entre Steven Seagal et des trafiquants de drogue jamaïcains se servant de la magie vaudoue pour étendre leur territoire. Dans un réalisme bluffant et avec un charisme sans failles, Steven démonte du trafiquant dans une démonstration impressionnante où il fait craquer des os, crève des yeux, casse des dos, décapite des têtes, tranche des testicules... rien n'est épargné. Des péripéties fascinantes avec des méchants effrayants. Certains pourraient faire une critique dans le concept d'un homme blanc qui trucide des trafiquants rasta black, je ne ferais pas cette bêtise. Le cinéaste contourne le problème en rendant le tout équitable avec les deux acolytes accompagnant Hatcher qui sont également black. Le génial Keith David représente l'ami de longue date de Hatcher qui va lui donner un coup de main, et Tom Wright un flic en fonction prêt à se salir les mains pour en terminer avec le cartel.


Le choix du cartel Jamaïcain est une excellente idée, cela amène un excellent contraste, notamment avec la magie Vaudoue qui apporte une ambiance inquiétante représentée par le chef de la mafia Screwface incarné par Basil Wallace. Screwface est un singulier et remarquable antagoniste, avec ses yeux perçant et sa pratique de la magie noire, il représente une véritable menace pour Steven Seagal. Le combat final au sabre que se livrent Screwface et Hatcher est absolument génial, c'est la seule fois où Steven s'en prend autant plein la tronche. Il est amusant de noter une grosse ressemblance entre le cartel vaudou Jamaïcain de Désigné pour mourir, et celui de Predator 2, étant tous deux sorties en 1990 la ressemblance n'est dû qu'à une pure coïncidence.


Techniquement le film n'est pas si mauvais, amenant un véritable intérêt visuel dans les repaires de Screwface. Le suspense est bien géré, le rythme est tout du long soutenu, les angles de caméra sont ingénieux, et on a même droit à une atmosphère travaillée. Ajoutons à cela la composition engageante de James Newton Howard, combinée aux prestigieuses chansons de la star du reggae Jimmy Cliff qui fait une apparition dans le film en tant que chanteur de bar, le pied ultime ! J'adore la séquence dans le bar, entre l'apparition de Jimmy cliff et la danse sulfureuse de Sandra Canning, la queue-de-cheval de Steven en fait une pirouette. Enfin je terminerais par les décors qui sont très appréciables, entre les rues étroite et sombre de Chicago et l'exotisme de la Jamaïque, avec un débat très intéressant et inattendu autour de la pauvreté du pays.


CONCLUSION :


Désigné pour mourir présente une intrigue musclée et violente amenant un contraste bienvenu autour de Steven Seagal qui incarne une figure physique invulnérable à la personnalité vulnérable. Dans un déluge de morts violentes, le film de Dwight H. Little se permet une technicité travaillée avec clairement une volonté de bien faire, en ne tombant pas dans la facilité, et en mettant en avant quelques sujets fâcheux, comme la pauvreté sociale. Je retiens particulièrement Screwface l'antagoniste principal vraiment charismatique, et ce duel final ! Considéré par certains comme un nanar, je ne suis clairement pas d'accord avec ce constat.


Plus qu'un simple film d'action.



J'espère que c'était pas des triplés.


B_Jérémy
8
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le 8 mai 2020

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