Une comédie romantique de Blake Edwards, ça ne se refuse pas, d'autant moins quand c'est Audrey Hepburn la vedette. Holly Golightly (on peut difficilement donner un nom plus transparent) est une jeune fille candide et écervelée, rêvant d'un mari riche malgré l'attirance qu'elle éprouve pour son voisin Paul Varjak, écrivain sans le sou et sans trop de succès.
Ainsi que l'indique le nom de la jeune péronelle, Paul devra y aller en douceur s'il espère la séduire, car elle a beau être une call-girl, elle s'effarouche vite. Lorsqu'elle est en colère, son premier réflexe est d'aller chez Tiffany's, regarder les diamants. D'ailleurs, cela occasionnera une scène merveilleuse de tendresse, celle que j'ai trouvé la plus belle du film.
Si la comédie se fait parfois plutôt lourde (le voisin japonais du dessus, notamment), on est quand même sur une réussite. Déjà pour le couple principal : parce que la sympathie qu'on éprouve pour eux fait parfois oublier qu'elle est une call-girl cupide et que lui est un homme qui se laisse entretenir par les femmes riches, un gigolo en somme. Pas le genre qu'on aurait imaginé comme héros de l'histoire. Mais la tendresse que Blake Edwards peut ressentir pour ses personnages est contagieuse. Et puis il y a la collaboration, fructueuse comme on le sait, entre Blake Edwards et le compositeur Henry Mancini : il signe encore une fois une bande-son de qualité.
Aucune raison donc, de bouder son plaisir.