A la frontière mexicaine, dans un village abandonné, deux bandes rivales se disputent la suprématie du pays: celle du major Jackson (Eduardo Fajado) et celle du général Rodriguez (Jose Bodalo). Un étranger trainant un cercueil arrive. Il s'appelle Django (Franco Nero)....
En 1966, le western spaghetti était surtout associé à Sergio Leone. Sergio Corbucci a démarré au début des années 50 mais n'avait jusqu'ici rien réalisé de bien marquant.
Il a coécrit le scénario avec notamment son frère. Pour le nom de leur héros, ils se sont inspirés de celui du guitariste Django Reinhardt parce que celui ci, bien qu'handicapé , était plus qu' habile de ses doigts tout comme leur héros !
Bien que sa mise en scène soit très différente de celle de Leone, on trouve quelques points communs , en particulier avec "Pour une poignée de dollars": un étranger entre 2 clans , un héros ambigu pas très causant et un as de la gâchette. Et Django utilise la même mitrailleuse que le personnage Ramon ! Et détail amusant: Franco Nero est doublé par Jacques Deschamps qui doubla Clint Eastwood dans la trilogie du dollar !
Si Leone aime prendre son temps, faire des gros plans sur les visages Sergio Corbucci ne fait pas dans la dentelle: c'est du brutal avec une mise en scène plus nerveuse . D'ailleurs le film fut interdit dans plusieurs pays à cause de sa violence.
"Django" démarre par une scène marquante : une jeune femme , Maria (Loredana Nusciak), se fait fouetter et s'apprête à être tuée quand Django arrive et abat tous les bandits avec une incroyable aisance.
Comme dans beaucoup de westerns, le héros vient se venger. Ici c'est sa femme qui a été assassinée.
A noter que le film a été cadré par Enzo Barboni qui deviendra le réalisateur de "Trinita" .
Les acteurs sont plutôt bons mais Franco Nero se détache par son charisme.
La musique, qui deviendra célèbre, est signée Luis Bacalov.
Etrange destin que ce film: gros succès à sa sortie, il tomba curieusement peu à peu dans l'oubli (à part les gros fans de westerns !). Pour ma part, j'avais totalement oublié l'existence de ce film jusqu'à ce que Tarantino réalise son fameux "Django unchained" en 2012. Le Tarantino est différent de celui du Corbucci mais comporte quelques points communs : violence, humour noir, esclaves (dans le Corbucci on y voit même des homme cagoulés comme ceux du Ku Klux Klan) . Et Franco Nero accepta de faire une apparition dans "Django Unchained". Et c'est donc grâce à Tarantino que j'ai découvert ce western qui est redevenu célèbre.
Après ce film, Sergio Corbucci confirmera son talent avec notamment "Le grand silence" ( western étonnant...!).

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le 1 sept. 2022

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