Nous sommes 2 ans avant le début de la guerre de sécession. L'esclavage est le lot commun et dans le sud, un noir est un esclave, ou n'est pas. Django est noir, il est donc esclave. La logique est implacable. Il va faire la rencontre du Dr Schultz, dentiste-chasseur de prime, qui va le libérer. Les deux vont trouver leur compte dans cette association, Django permettant au Dr Schultz de mettre la main sur des cibles de grande valeur, et l'allemand aidant le premier à retrouver sa femme, esclave d'un riche propriétaire.

Quentin voulait faire un western, mais comme il est Tarantino, ça ne pouvait pas être tout à fait classique. La différence, il va la chercher dans le contexte. En introduisant l'esclavage comme sujet principal de son œuvre, il prend un risque certain, mais réussi à donner à son film un intérêt tout particulier. L'accent est mis sur la vision du "nègre" à cette époque, complexe, ambigüe et en plein changement, et cela rajoute une dimension supplémentaire au film. C'est un peu plus qu'un western.

Le scénario est somme toute assez simple, mais il ne sert que de support au vrai centre du film : les personnages. Comme souvent chez Tarantino, il y a de la vengeance qui traîne à tous les étages. Et comme toujours, ça fonctionne très bien. La vengeance, c'est pratique, ça permet des bouillonnements d'émotions chez les personnages, ça autorise des réactions et des scènes explosives et ça entretient une tension constante. Et forcément, il nous propose à la totale, pour notre plus grand plaisir.

Que dire de plus ? On a le droit à des personnages géniaux incarnés par des acteurs excellents, à la pointe d'humour qui va bien, à une ambiance terrible, à tous les petits détails qui permettent une immersion totale et à une musique... tarantinesque. Comme d'habitude, en piochant dans tous les styles musicaux, il nous offre une bande son éclectique qui colle parfaitement à chaque instant du film pour en sublimer l'image.

Bref, un film qui répond très largement à toutes les attentes qu'il a suscitées. Un régal donc.
Djeremaye
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le 21 janv. 2013

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Djeremaye

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