Django Unchained par Neena
" Nina, ça te dit qu'on aille voir Django, ce soir ? "
Paris, 19h. Moi qui hoche la tête, pas convaincue. Une heure après, en sortant d'un restaurant japonais qui damnerait tes papilles, on arrive au Quai de Seine, ou de Loire, un de ces deux cinémas qui se font face. Séance complète. Le type de la billetterie nous annonce, dans un sourire, qu'une autre séance est ouverte, un peu plus tard. Mon parrain va acheter des bonbons, pendant que j'attends dehors, dans la file, ruminant parce que j'ai oublié mes saintes clopes chez lui. Vous savez, celles que vous fumez en boucle, quand vous attendez dans le froid, comme si le minuscule bout rougeoyant de ce poison incandescent tenait aussi chaud qu'un feu de forêt ? Voilà. Puis il revient avec les bonbons, délicieux, on parle des appart' hors de prix qui nous entourent, je lui jure que Paris est faite pour moi, il me croit. Puis on rentre. Puis on s'installe. Bien, pile comme il faut. Le film est en VOSTFR, la salle est pleine à craquer. Je souffle dans mes joues. Les films dont tout le monde parle, je les évite soigneusement, habituellement. J'préfère ceux qu'on oublie, qui sortent de l'ordinaire.
Paris, minuit. Je crois que tous mes mots ont fondus sur ma langue. Putain, que c'était bien. Putain, que c'était bon. Putain. Putain. Je n'ai pas décroché, à aucun moment. Dialogues cinglants, bande-son magnifique et hors-du-commun, comme d'habitude. Tarantino a ce putain de don de se renouveler sans jamais décevoir. Di Caprio et Waltz m'ont tués, ce dernier gagnant encore une place dans mon coeur difforme. Même si je ne cite pas les autres acteurs, ils ont étés au moins aussi parfaits, hein. Même si le rôle joué par Samuel L. Jackson m'a plus agacée qu'autre chose. D'où ce 9/10. Chaque fois que je vois un Tarantino, je me dis que jamais ce réalisateur ne saura faire mieux. Perdu. Tout faux. "Django" est une petite merveille, une perle, une réussite digne de ce nom. J'en souris encore.