Cette phrase est à l'image de Tarantino, et de son dernier né "Django Unchained". J'ai trouvé ce film prétentieux et encore et déjà surestimé au seul nom de l'étiquette QT : comme il fut de bon ton d'apprécier sa horde de salaupards cassant du nazi il y a quelques années, il sera de bon ton d'adorer son réquisitoire démagogique anti-esclavagisme...


Attention Spoils !


Déjà, le cinéaste signe avec Django Unchained son film le plus inconsistant sur le plan purement cinématographique : Le montage est d'une paresse considérable, très linéaire quand il n'est pas lourd (flashbacks fugaces et racoleurs) ou simplement fonctionnel (champs-contrechamps pour les passages dialogués ; plans d'ensemble pour raccorder deux séquences...) ensuite le scénario est laborieux : tu commences gentiment à t'ennuyer au bout de 45 minutes et quand Leonardo débarque c'est pire (plus d'une heure de vide narratif avant que ce dernier découvre le véritable plan des héros) !


Si je dois reconnaitre un point fort au film, c'est bien Christoph Waltz, même s'il nous ressort en partie son rôle de nazi carnassier d'Inglourious Basterds avec son indiscutable charisme, la sauce prend. Là où le bât blesse, en plus de crever comme un con, c'est qu'il vampirise totalement le reste du casting, même le héros, du coup lorsque ce dernier est censé se "déchaîné", ça a l'effet d'un gros pétard mouillé.
Samuel en fait des caisses et Leonardo passe bien mais à certains moments pas du tout. Sinon les dialogues n'ont jamais été aussi maniérés qu'auparavant, finalement d'une terrible banalité.


Bien sûr, immaturité du bonhomme oblige, la violence est toujours aussi gratuite même si on pourra toujours trouver qu'un ralenti sur une giclée de sang rend parfaitement grâce à Peckinpah, alors qu'elle ne sert qu'à satisfaire les bas instincts du spectateur. Le fait que Spike Lee s'est opposé à Tarantino n'est finalement pas anodin. La musique n'est pas mal dans son ensemble malgré le fait qu'elle ne colle pas toujours, surtout avec ce gangsta rap.


Bref, tout ceci est bien blasant au final, voir même très agaçant.

Chlorophylle
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le 3 avr. 2015

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