Docteur Strange à l'école des sorciers

Stephen Strange (Benedict Cumberbatch) est un neurochirurgien dont la réputation n’a d’égale que l’ego. Mais l’un et l’autre sont sérieusement affectés lorsqu’un accident grave fait perdre à Strange l’usage de ses deux mains. Face à l’incapacité des médecins new-yorkais, le docteur Strange se tourne vers une organisation secrète à Hong Kong, capable de guérir les maux les plus incurables par une voie inhabituelle : la maîtrise des arts mystiques. Pour devenir un sorcier à son tour, Strange va devoir mettre son rationalisme de côté...


Durant la campagne de promotion du film, l’accent avait été mis sur ce qui faisait la singularité du film, et Doctor Strange apparaît effectivement comme un film plutôt original, tant par sa toile de fond ésotérique que par la présence de Cumberbatch dans le rôle-titre, acteur que je n'aurais guère vu endosser un costume super-héros. Pourtant, celui-ci lui sied à merveille, et ne dépare pas l’acteur de sa classe habituelle, bien au contraire. Mais le reste du casting ne démérite pas, loin de là, et le spectateur pourra notamment se réjouir de la présence d’une Tilda Swinton tout en subtilité.
Il est d’autant plus dommage que les personnages manquent d’épaisseur à ce point (en-dehors de Strange, bien entendu), notamment le personnage de Mordo (Chiwetel Ejiofor), trop transparent, mais aussi, et c’est plus problématique, le méchant sans relief incarné par Madds Mikkelsen.
Du point de vue du scénario, en revanche, l’originalité est toujours présente, et si les scènes où l’on voit les sorciers manipuler les rues et les immeubles font un peu trop penser à Inception, ce n'est pas moi qui m'en plaindrai, au vu du plaisir que j'ai pris devant un spectacle aussi virtuose.
Pourtant c’est bien au niveau du spectacle que le film pèche finalement, car si les péripéties auront été captivantes à un point rarement atteint dans un film de super-héros, le final nous rappelle que c’est toujours Marvel qui est aux commandes, et que leur goût pour le grandiloquent n’a diminué, loin de là. Le face-à-face final entre Strange et le grand méchant du film bascule en effet dans un kitsch qui ferait presque passer tous les Marvel précédents pour des sommets de bon goût et de modestie en termes de spectaculaire et d’effets spéciaux.
C’est d’autant plus dommage que Scott Derrickson avait réussi à faire auparavant de Doctor Strange un film qui atteignait sans peine sa prétention à se démarquer des autres productions du genre. Finalement, on se retrouve avec encore un blockbuster Marvel, plein de second degré, bourré de bonnes idées, mais qui reste trop dans la ligne de ses prédécesseurs. Est-ce pour autant une raison de bouder un divertissement aussi sympathique ?

Tonto
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le 6 nov. 2016

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Tonto

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