le 20 nov. 2025
Pays à cran, police à bout !
Il est à croire que Dominik Moll a trouvé un filon particulièrement inspirant depuis son précédent film : le césarisé La Nuit du 12. En effet, comme dans ce dernier, on est plongé au cœur d’une...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Si à l'image de la Nuit du 12, le fond général du dernier film de Dominik Moll est respectable, le film exposant la gravités des violences policières sur le mouvement des gilets jaunes de 2018, je reste néanmoins très réservé quant à sa forme, que je trouve (trop) convenue.
Comme pour son précédent long-métrage, Moll semble redouter la manière dont son spectateur pourrait interpréter son œuvre. Il est angoissé à l'idée de proposer un cinéma avec un réel parti pris, jouissant d'une mise en scène incarnée. Alors ce dernier préfère faire avancer le récit par le dialogue. Or ces dialogues se révèlent, une fois encore, maladroits, mal interprétés et surtout beaucoup trop démonstratifs. C’est ce dernier point que je souhaite développer brièvement.
Oublions la finesse et laissons place aux tirades moralisatrices. C’était déjà, selon moi, l’un des principaux reproches que l’on pouvait adresser à La Nuit du 12. L’intention du réalisateur y était suffisamment perceptible à travers les situations présentées, mais Moll éprouvait malgré tout le besoin d’asséner au spectateur des leçons de morale via ses dialogues.
Dans une séquence de Dossier 137, Léa Drucker prend en filature une jeune femme racisée témoin des violences policières lors de la nuit de l’insurrection. Excédée d’être filée depuis des heures, celle-ci lance à la policière de l’IGPN que lorsque les victimes de bavures policières sont blanches, on s’intéresse davantage à leur sort. On aurait facilement pu se passer d’un tel échange, car cette question du traitement différencié n’est ni centrale dans le film ni justifiée sous cette forme, à moins d’être véritablement approfondie. Et si tel avait été l’objectif, cette idée aurait gagné à être exprimée par la mise en scène elle-même, en somme, par du cinéma.
De plus, je n’ai retenu aucun plan réellement marquant dans Dossier 137, aucune idée de mise en scène un tant soit peu audacieuse, seulement une succession de champs-contrechamps (parfois même un peu kitsch ?) durant les interrogatoires. Quel dommage d’adopter une forme aussi timide pour un sujet d’une telle gravité. D’autant qu’il y avait matière à approfondir car l’héroïne du film occupe une position d’entre-deux particulièrement intéressante, rejetée à la fois par ses collègues et par une partie de la population. Un tel tiraillement aurait pu être traduit par des choix de cinéma. Mais non, Moll se repose encore et toujours sur ses dialogues ! On se retrouve finalement face à un cinéma de la tempérance, à l’image du personnage de Léa Drucker, qui n’ose jamais vraiment prendre position, et ça, que c’est bien regrettable ...
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2025
Créée
le 28 nov. 2025
Modifiée
le 28 nov. 2025
Écrit par
le 20 nov. 2025
Il est à croire que Dominik Moll a trouvé un filon particulièrement inspirant depuis son précédent film : le césarisé La Nuit du 12. En effet, comme dans ce dernier, on est plongé au cœur d’une...
le 30 sept. 2025
Ce film policier français est de Dominik Moll .Moll s'est inspiré sur des articles de presse basée sur des faits réels pour nous plonger dans une histoire fictive du Dossier 137 qui concerne un jeune...
le 26 mai 2025
Enquête sur une violence policière glaçante dans sa banalité routinière. Réprimant dans le sang la protestation citoyenne, joyeuse et familiale, venue défendre ses droits dans un esprit de fête. Au...
le 15 oct. 2024
S'il y a bien quelque chose que l'on peut aisément reconnaître à Arte, c'est bien la qualité de ses mini-séries actuelles, des œuvres télévisuelles qui, il faut le rappeler, sont par delà le marché,...
le 26 févr. 2024
Il est de ces films qui laissent en nous, spectateur, une marque indélébile, terrible émotion que l'on nomme tristesse. Il y a de cela quelques mois, je rédigeais une critique sur le film Amanda du...
le 14 oct. 2024
Alors que certains médias contemporains rabâchent quotidiennement leur lot d'inepties et que les discours radicaux sur l'immigration s'intensifient, le cinéaste français Boris Lojkine décide quant à...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique