La fausse espionne qu'il aime

Un publiciste qui ne pense qu'à prendre du bon temps va être pris malgré lui dans un engrenage infernal en voulant embaucher une jeune mannequin, qui fut en fait témoin d'un meurtre gênant.

Si le film est totalement oublié aujourd'hui, il est intéressant à plus d'un titre ; d'une part, il s'agit de celui qui va permettre à Roger Moore de remettre le pied à l'étrier du septième art, après avoir joué plusieurs années dans la série Le saint (et avant La seconde mort de Harold Pelham, que je recommande encore et toujours), mais surtout, c'est réalisé par Alvin Rakoff. Ce nom ne dit plus rien, et c'est justifié tant sa carrière au cinéma a été courte, mais il est responsable d'un autre film très intéressant, Hoffman, qu'il réalisera juste après.

Double jeu, ou Crossplot, est un thriller anglais, où Roger Moore semble déjà jouer les James Bond avant l'heure, sa première scène le montre au lit avec une superbe blonde, avec un côté un peu plus désinvolte, où sa vie se résume à arriver au bureau avant son patron à l'aide de sa secrétaire, afin de le protéger de ses coucheries. La jeune femme à sauver est incarnée par Claudie Lange, une actrice belge qui joue ici une hongroise ! On retrouve aussi Bernard Lee, quelques années avant de retrouver Roger Moore en tant que M.

Le début plutôt intéressant, avec ce meurtre filmé de loin à Westminster Bridge, à un moment désert, ainsi que les aventures du duo Moore-Lange, où ils sont un duo qui va devenir peu à peu un couple. Quelque part, c'est un pastiche de La mort aux trousses, où c'est cette fois la jeune femme qui est victime d'une fausse identité. On peut tiquer sur les transparences franchement laides ainsi que les surimpressions ou les stock shots qui donnent l'impression que le film est plus riche qu'il ne le parait, mais ça reste un honnête divertissement, rien de plus.