Réinterprétation du mythe de Dracula par Besson

Dracula

Luc Besson est un réalisateur français qui suscite de vives réactions autant positives que négatives. Quand je dis vive, c’est un euphémisme. Les avis se divisent en deux extrémités diamétralement opposées. Soit il est perçu comme l’un des plus grands réalisateurs français de sa génération, soit comme l’un de ses plus grands imposteurs. À vous de juger où vous vous situez par rapport à cette échelle.

Quoi qu’il en soit, on ne peut pas lui enlever sa volonté de mettre de l’ambition dans son cinéma. Il a repoussé à mainte reprise les limites possibles de l’industrie cinématographique française. Ce qui nous amène à son adaptation de la célèbre œuvre de Bram Stoker.

Le ‘’Dracula’’ de Besson est en soi plutôt honorable. Réadapter une énième fois cette figure littéraire n’était pas une tâche aisée. Disons-le d’entrée, cette nouvelle version n’est pas un chef-d’œuvre, loin de là. Concrètement, Luc Besson nous offre une fresque romanesque ambitieuse misant essentiellement sur son aspect romantique pour briller.

Dracula y est dépeint comme une âme en peine et non réellement comme un monstre. Par conséquent, ce film n’a pas vraiment d’aspect horrifique. Ce qui peut être perçu autant comme une qualité que comme un défaut. Puisqu’en mon sens par instant la narration s’essouffle par manque de tension.

Le réalisateur a fait de son adaptation une œuvre élégante visuellement portée par une ambiance mélancolique et une romance forte en émotion. Ça, c’est la volonté initiale, car le résultat final est assez inégal par bien des aspects. Il faut incontestablement adhérer à ces partis pris pour apprécier ce long-métrage. Par exemple, l’apparence et les décors du château de Vlad, le choix d’avoir doté Dracula d’une armée de gargouilles vivantes, son affrontement avec le prêtre, l’importance et l’usage d’un certain parfum ou encore la distribution en elle-même. D’ailleurs, le choix de Caleb Landry Jones en Dracula n’est pas si incongru que ça à mon avis. Il arrive plutôt bien à être autant charismatique que dérangeant.

En définitive, la vision que propose Besson de Dracula mérite qu’on s’y attarde. C’est le récit d’une âme en perdition, damnée par une romance tragique qui ne cherche qu’à retrouver son âme perdue. Cette proposition ne manque clairement pas d’intérêt et ce malgré ses nombreuses imperfections et choix artistiques discutables. Pour ma part, j’ai trouvé ça bien, mais sans plus.

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