Petit préambule : le résultat et la critique ci-dessous étaient tristement prévisibles mais ma vision (en VF une fois n’est pas coutume) s’est faite pour des raison d’obligation familiale ; sans quoi je pense que je n’aurai jamais consacré une minute de mon temps à ce type de projet.
Personnellement, j’ai rarement eu un tel sentiment d’inutilité devant un film (produit ?) qui ne fait photocopier de manière embarrassante les scènes, plans et répliques de son illustre modèle. NB : le nouveau doubleur VF d’Harold/Hiccup ayant une voix/ton incroyablement proche de Donald Reignoux.
On peut éventuellement tromper l'ennui en essayant de jouer au jeu des 7 différences (environ 15/20 minutes de plus mais pas de réelles nouvelles séquences ; plus des ajouts de dialogue et des différences dans la durée des plans).
Dans les premières séquences, on a l’impression d’assister à un cosplay géant de luxe avec ces acteurs mimant les expressions des personnages animés (mention spéciale à Mason Thames, Nick Frost cartoonesque et Gerard Butler dans ses chaussons car reprenant le rôle qu’il avait doublé avec des soubresauts de son Leonidas de «300» ) au milieu de dragons au design identique au dessin animé. Leur non-« réalisme » (façon de parler bien sûr) qui passait parfaitement en animation est ici moins heureux/crédible en termes d’interaction humains/dragons.
Considérant le vrai « Dragons » du duo Sanders/Deblois (ce dernier rempilant) comme un petit bijou d’animation (et je ne suis pas le seul), j’en ressors passablement énervé et dépité devant ce que Hollywood peut actuellement proposer de pire soit un grand rien : du vide, une absence totale de prise de risque et un cynisme absolu ; le mercantile et le Box-office comme seul et unique objectif.
Ce qui épargne le 0 pointé (ou le 1 sur Senscritique) est le (très) relatif respect pour le travail des techniciens (reconstitution de l'univers plutôt soignée) et des acteurs : il faut reconnaitre à ces derniers un certain mérite face à cette absence de liberté dans leurs interprétations (heureusement le chèque devrait être suffisamment important pour compenser l’ennui qu’ils pouvaient ressentir).
L’autre petit point positif de cette pénible séance provient de l’envie de revoir le classique qu’est l’original et de siffloter/réécouter les superbes thèmes de John Powell (qui ne s’est également pas foulé ici).
Après l’overdose des superhéros MCU/DCU dont le phénomène commence à toussoter, voici venu le règne des « Live-action» qui semble hélas partis pour durer ; comme en attestent les succès de ce « Dragons » ainsi que la réadaptation de« Lilo et Stitch» dont l’original était signé également Chris Sanders . Heureusement que ce dernier continue pour l’instant de proposer des tentatives originales, comme son très beau « Le Robot Sauvage », pour donner un peu de baume au cœur du spectateur en manque de nouvelles histoires et émotions.