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"Drew: The Man Behind the Poster" (Erik Sharkey, 2013) ambitionne de rendre hommage à Drew Struzan, illustrateur mythique derrière certaines des affiches les plus iconiques du cinéma (Star Wars, Indiana Jones, Retour vers le futur…). Pourtant, malgré un sujet prometteur et un respect évident pour l’artiste, le film peine à dépasser le simple hommage illustré.
Dès le début, le film multiplie les témoignages de grandes figures du cinéma. Spielberg, Lucas, Del Toro : tous vantent les talents de Struzan, insistant sur son rôle dans l’imaginaire visuel de toute une génération. Si ces interventions apportent de la légitimité, elles deviennent vite répétitives. Le documentaire manque de recul critique, et préfère empiler les compliments plutôt que de chercher à comprendre l’homme et l’artiste dans toute sa complexité.
C’est là que le film déçoit le plus. Drew Struzan n’est pas qu’un technicien de l’image, il est un créateur d’émotions visuelles. Ses affiches mêlent techniques traditionnelles (aquarelle, acrylique, crayon) et composition cinématographique. Chaque portrait est chargé de lumière, de mouvement, et raconte une histoire. Il ne se contente pas de représenter un film : il le sublime, le concentre en une image iconique, presque mythologique.
Mais le documentaire reste très en surface sur cet aspect. Quelques scènes montrent Struzan au travail, mais elles sont trop brèves et peu explicatives. On voit l’artiste dessiner, mais sans que ses choix esthétiques soient commentés ou analysés. Le film passe à côté d’une vraie réflexion sur la puissance narrative de l’image peinte, sur l’opposition entre l’art artisanal et le marketing moderne, ou sur la disparition progressive de ces affiches au profit du numérique.
Sur le plan formel, le film est correct, mais sans audace. La réalisation est classique, le montage fluide mais sans rythme particulier. Un paradoxe quand on parle d’un artiste visuel aussi expressif : là où l'on attendait un film à l’image de ses œuvres – coloré, vivant, inspiré – on a un documentaire fonctionnel, mais un peu terne.
Je donne au film la note de 5/10, car s’il rend un bel hommage à Drew Struzan, il en reste à une vision trop lisse et peu approfondie. Il aurait fallu creuser davantage l’humain derrière l’artiste, explorer ses méthodes, ses doutes, ses choix. En l’état, c’est un film attachant mais frustrant, qui manque l’occasion de faire de l’œuvre de Struzan une véritable matière de cinéma.
Créée
le 19 mai 2025
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