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Kai, employé médiocre de Hong Kong, tue son patron, sa femme et un ami à lui non sans l'avoir cocufié au préalable. Avant d'essayer de brûler vivante leur fille il partira pour fuir la police là où l'herbe est plus verte. Soit l'Afrique du Sud. L'immondice de Kai ne cessera de nous surprendre au fil du film rempli de sexe obscène, d'autopsies d'organes en liquéfaction et d'arrachage de visage, de fluides corporels en tous genres, de meurtres suivis de cannibalisme en délicieux Hamburger infectieux et de suçage de globe oculaire.


Ce film, même si en lisant ces lignes vous devez déjà être au courant, fait partie de ce sous-genre très spécial du cinéma Hongkongais : la catégorie 3.

Après les censures débutant vers le milieu des années 50 s'arrêtant au début des années 70 avec une libération des moeurs à Hong Kong, en 1988 arrive ce système de classification. On pourrait assez facilement le comparer avec le nôtre : catégorie 1 tout publique, catégorie 2 interdit aux mineurs non accompagnés et enfin catégorie 3 interdit aux mineurs. Et pourtant, alors qu'il s'agit tout simplement d'un système de classification assez neutre, purement légaliste, il va émerger un style de film pouvant être comparé cinéma bis italien. En gros du sexe, de la violence, du tabou, etc...

Et la raison de ce petit paragraphe informatif tiens en la particularité d'Ebola Syndrome de se situer à la toute fin de cet âge d'or de la catégorie 3 durant la première moitié des années 90. Ce type de cinéma étant très propice à la névrose des spectateurs en demandant toujours plus, ce placement dans cette chronologie lui donne cette impression de tout. D'un absolutisme dans le dégueulasse, la sordiderie et les actes immoraux. Ceci même comparé avec d'autres films de la catégorie 3.


Cette exubérance dans la violence donne un côté gag, cartoon qui est difficile de prendre au sérieux. Nous ne sommes plus dans l'horreur sordide d'un psychokiller, qui serait une bonne manière de décrire le film vu que l'on suit toutes les exactions macabres de Kai et ceux jusqu'à sa mort (voir un peu après). Mais dans une comédie potache typiquement hongkongaise dans l'aspect potache et bas du front des blagues, qui m'a parfois beaucoup rappelé Histoires de Cannibales de Tsui Hark. Avec certes un aspect plus bis et nauséabond dans les morts, le sexe et la vulgarité.

Mais le côté comique du film est beaucoup dû à son acteur principal Anthony Wong, où l'image que j'avais de lui était plus celle de ses films avec Johnnie To ou dans Time and Tide. Il incarne parfaitement ce jeu qui je décrierais comme asiatique dans l'exagération des expressions faciales. Il porte quasiment à lui seul dans certaines scènes la possibilité de rire de l'action qui se déroule plus que d'en être horrifié.


Je n'irais pas jusqu'à dire que le film est un chef d'oeuvre, je n'ai pas particulièrement été ébahi devant la mise en scène du film quand bien même elle est très efficace. Mais la tonalité bouffonne du film explicable par son placement particulier dans la chronologie de l'âge d'or de la catégorie 3 rend le film étrangement assez agréable à voir. Amusant et cathartique dans sa façon de montrer une violence aussi peu de complaisante, ce fut ma première incursion (sans compter quelques films de Ringo Lam) dans ce sous-genre hongkongais si particulier de la catégorie 3 par ce film au combien culte qui fut à ma grande surprise bien plus sympathique que repoussant.

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le 9 août 2022

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