Citizen Vain
Quand le réel est devenu une mauvaise farce continuelle, quel rôle peut encore jouer la satire ? La question avait déjà commencé à émerger en compétition à Cannes 2024, avec The Apprentice d’Ali...
le 16 juil. 2025
77 j'aime
18
Premièrement, je me considère comme une amatrice du travail de Ari Aster. Ses trois premiers films (Hereditary, Midsommar, Beau is Affraid), bien que extrêmement différents dans leur forme, leur genre, leur thème, sont pour moi en passe de devenir des classiques. Le cinéma et l'œil de ce réal m'ont tout de suite frappée, et je ne peux que saluer son envie d'évolution. Il ne s'enferme pas dans un genre, il explore, ce qui est très rafraichissant dans une industrie cinématographique toujours plus encadrée et codifiée.
Ceci dit, je l'annonce : non, Eddington n'a pas comblé mes attentes. Et même si, après sa digestion, je crois comprendre vers où se dirigeait la réflexion de Aster, la mayonnaise ne prend pas.
Déjà, trop de thèmes sont abordés : la non-communauté engendrée par le covid, le traitement des forces de l'ordre dans le quotidien et les médias, les complotistes, les sectes, l'inceste, l'instrumentalisation des souffrances, le florissement des croyances new age, les opportunistes politiques, l'intelligence artificielle, la colonisation, la popularité et la haine à l'heure des réseaux, etc. Ce gloubi boulga de thématiques, assemblés à la super glue, est aussi indigent qu'indigeste.
Attention, tout n'est pas bon à jeter, et je reconnais que j'ai pu apprécier certains aspects du film, notamment le personnage de Joe (interprété par Joaquin Phoenix) que j'ai trouvé réellement touchant et humain. C'est un bon bougre, avec des idées plutôt de droite, mais dès le début du film on le voit vouloir se mettre au service de sa communauté, de sa femme, etc. Il est rejeté dans tous les sens et finit par commettre l'irréparable... Dramatique.
En dehors de cela, le film est lonnnng. Très long. Même si on comprend les différents thèmes on ne sait pas par où donner de la tête. A la fin du film, on se dit surtout qu'il y a trop de choses à digérer. Le film manque de clarté et est composé de trop d'éléments pour pouvoir tous les réfléchir et les apprécier. Finalement, Aster a préféré se moquer de ses personnages plutôt que de nous faire passer un message.
J'irai tout de même voir le prochain film de Ari Aster, j'en attendrai cependant beaucoup plus.
Créée
le 29 juil. 2025
Critique lue 9 fois
Quand le réel est devenu une mauvaise farce continuelle, quel rôle peut encore jouer la satire ? La question avait déjà commencé à émerger en compétition à Cannes 2024, avec The Apprentice d’Ali...
le 16 juil. 2025
77 j'aime
18
Ari Aster est un excellent technicien, c’est incontestable. Mais c’est un type à qui on a souvent dit qu’il était génial, au point qu’il a malheureusement fini par le croire. Donc, à chaque fois...
Par
le 17 juil. 2025
70 j'aime
11
Je me souviens encore du choc qu’avait été pour moi le visionnage d’Hérédité : j’avais immédiatement appelé tous mes amis cinéphiles pour les informer de la bonne nouvelle, Stanley Kubrick avait...
Par
le 19 juil. 2025
27 j'aime
6