Eddington
6.2
Eddington

Film de Ari Aster (2025)

Pour les adeptes de complotisme qui rend fou...

C’est par sa bande-annonce découverte en salle que j’ai appris la sortie d’Eddington. J’ai trouvé qu’il s’en dégageait une atmosphère assez intrigante. De plus, les pistes narratives évoquées éveillaient ma curiosité. L’ensemble était mis en valeur par la présence au casting de gros acteurs et actrices comme Joaquin Phoenix, Pedro Pascal ou Emma Stone. Tout cela ne faisait qu’alimenter mon intérêt vis-à-vis de cet opus réalisé par Aris Aster.


Eddington est une petite ville du Nouveau-Mexique. On y arrive en pleine crise du Covid. Les normes sanitaires sont d’actualité. Les masques, les distances à respecter… La ville semble habitée par de nombreuses tensions y compris dans les sphères dirigeantes. Le shérif Joe Cross est en conflit avec le maire Ted Garcia. Leur animosité réciproque semble dater de bien longtemps. Leurs nombreuses disputes vont aboutir à une décision radicale du shérif : se présenter à la mairie pour faire chuter son ennemi !


Joe Cross est le personnage central de l’intrigue. Incarné par Joaquin Phoenix, il s’avère être un homme aux multiples facettes. Il peut être agaçant dans son refus d’accepter la réalité du Covid. Sa situation maritale complexe et peu épanouie le rend fragile. Il est touchant quand il essaie de gérer les manifestations qui se multiplient dans sa ville. Enfin, il est parfois inquiétant par ses regards, ses postures ou certains de ses actes. Il semble errer sans jamais trouver sa place dans cette ville qui est une véritable poudrière…


L’atmosphère des lieux est vraiment particulière. Chaque membre de la communauté semble enfermé dans ses certitudes. Personne ne semble capable d’écouter ou d’entendre un avis contraire au sien. Ce renfermement sur soi de tout le monde fait de la ville une accumulation de groupes complotistes. Cela donne un ton surréaliste et assez angoissant. En ce sens, la réalisation et le scénario sont de grande qualité. La première moitié du film est, de mon point de vue, assez exceptionnelle.


Le film se découpe en deux parties très différentes. En effet, l’évolution de Joe Cross fait basculer l’intrigue dans un tout autre genre. Le changement, surprenant dans un premier temps, est assez radical. Néanmoins, cela ne m’a pas empêché de prendre plaisir à suivre ce nouveau chapitre de la vie d’Eddington. La dimension « fuite en avant » du scénario est prenante. On se demande bien comment tout cela va finir sachant qu’il semble compliqué qu’un « happy end » clôture l’ensemble…


Pour conclure, Eddington est un film intéressant que je ne regrette pas d’être allé voir. Il possède une identité personnelle assez intrigante. J’ai aimé m’immerger dans cette communauté même si j’ai bien souvent été angoissé, mal à l’aise ou inquiet par les propos tenus ou les postures adoptées. Le film n’est pas parfait mais cela ne gâche en rien le joli moment de cinéma qu’il m’a permis de passer. Je ne peux donc que vous conseiller de vous rendre en salle pour découvrir cet opus qui sort des sentiers battus…


Eric17
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Cinéma 2025

Créée

le 16 août 2025

Critique lue 5 fois

1 j'aime

Eric17

Écrit par

Critique lue 5 fois

1

D'autres avis sur Eddington

Eddington
Sergent_Pepper
4

Citizen Vain

Quand le réel est devenu une mauvaise farce continuelle, quel rôle peut encore jouer la satire ? La question avait déjà commencé à émerger en compétition à Cannes 2024, avec The Apprentice d’Ali...

le 16 juil. 2025

77 j'aime

18

Eddington
Plume231
3

No Country for Ego Man!

Ari Aster est un excellent technicien, c’est incontestable. Mais c’est un type à qui on a souvent dit qu’il était génial, au point qu’il a malheureusement fini par le croire. Donc, à chaque fois...

le 17 juil. 2025

69 j'aime

11

Eddington
Eric-BBYoda
4

Vain et asphyxiant…

Je me souviens encore du choc qu’avait été pour moi le visionnage d’Hérédité : j’avais immédiatement appelé tous mes amis cinéphiles pour les informer de la bonne nouvelle, Stanley Kubrick avait...

le 19 juil. 2025

27 j'aime

6

Du même critique

Astérix chez les Pictes - Astérix, tome 35
Eric17
5

Pour les adeptes de fin de traversée du désert...

Cette année marquera une date importante de la bande dessinée française. C’est en effet la première fois que les aventures des deux plus célèbres gaulois ne sont nés ni de la plume de René Goscinny...

le 11 nov. 2013

33 j'aime

11

Succession
Eric17
8

Pour les adeptes de dysfonctionnement familial...

Succession est une série que j’ai découverte à travers la lecture d’un article qui lui était consacré dans la revue Première. La critique qui en était faite était plutôt élogieuse. Les thématiques...

le 13 août 2018

23 j'aime

5