Mise en boite

Edmond est l’adaptation ciné d’une pièce de théâtre (pas vue) qui raconte la création d’une pièce de théâtre inspirée de la vie de Savinien de Cyrano de Bergerac. Autrement dit, voici comment a été créé le monumental Cyrano de Bergerac par Edmond Rostand. Edmond est un jeune poète et dramaturge qui ne sait écrire qu’en vers. Il vit à une époque où le vers n’a pas la cote. Il est ami avec un BG sans esprit et va l’aider à séduire une belle demoiselle. Celle-ci sera le point de départ de sa nouvelle pièce. C’est plutôt bien écrit. Les dialogues sont fins et ciselés. Le rythme est constant et on ne s’ennuie pas. Il y a même une pointe de suspense qui vient s’ajouter à l’humour sur la deuxième moitié du film. Bon. Tout va bien donc, le spectacle est agréable. Mais c’est moche. Dès le début, c’est moche. Le décor paradisiaque d’un Paris de la belle époque n’a pas une once de crédibilité. Les images numériques sont vilaines, froides, lisses. Les costumes manquent de sueur et le pavé manque de crasse. Du côté de l’interprétation, il y a du bon (Olivier Gourmet, Mathilde Seigner) et du beaucoup moins bon (Thomas Solivérès surtout). La touche française, tendance Camping Paradis, en somme. Au diapason, la partition musicale en fait des tonnes. Enfin, la mise en scène est balourde et sans imagination. Avec ses gros sabots Michalik nous offre une mise en abîme qu’on voit à des kilomètres, ne laissant aucune place au hors-champ. Le seule mystère qui restera au final concernera l’intention. Les décors bidons étaient-ils supposés faire écho au faux du décor de théâtre ou c’est juste du mauvais goût ? En bref, une intrigue et des lignes bien fichues pour qui veut passer un agréable moment devant son écran (et c’est déjà pas mal) mais pour le reste, passez votre chemin.