Edouard et Caroline, un jeune couple, se préparent à une soirée mondaine organisée par l'oncle de cette dernière, et qui est très importante pour le jeune homme, pianiste sans succès, car il doit y donner une partition qui pourrait lancer sa carrière. Or, les préparatifs de cette soirée démarrent mal, entre une robe qui ne plait pas à Caroline et Edouard qui ne trouve pas son gilet de smoking... Toute la soirée va être une suite de disputes et de réconciliations.


Scénarisé par la compagne de Jacques Becker, âgée alors d'une vingtaine d'années, Edouard et Caroline est dans une sorte de trilogie sur le couple au sortir de la guerre, après Antoine & Antoinette et Rendez-vous de Juillet. C'est un jeune couple qui s'aime, qui sont dans un petit appartement, et dont on voit que Caroline est issue d'un milieu aisé, contrairement à Edouard qui garde un caractère réservé des classes sociales. Elle est pétillante et dynamique, lui reste froid et timide, et c'est tout la confrontation de leurs caractères qui donne le sel du film, que je trouve emballant en diable.


Bien que ce soit un sujet original, on pense à du théatre filmé, vu que tout est filmé en studios et en trois décors, et avec une utilisation des entrées de champ. Mais Becker filme très bien ce couple de 1951, où les moeurs évoluent très lentement sur la place de la femme, qui montre qu'elle commence à s'émanciper de l'homme, qui peut prendre des décisions, au point de vouloir divorcer à la suite d'une dispute où une gifle partira trop vite.


Anne Vernon et Daniel Gélin jouent un couple vraiment complémentaire, et la jeune femme apporte un peps à l'histoire qui ne la rend que plus attachante. On y trouve aussi Jacques François en cousin snob de Caroline, qui est amoureux de cette dernière, et qui en fait beaucoup dans le genre maniéré.
Mais le rythme va à toute allure durant ces 90 minutes, du fait de la confrontation amoureuse entre Edouard et Caroline, où le raccourcissement d'une robe fait état d'un drame conjugal.


Il en résulte un film très attachant, qui parlait sans doute aux jeunes de l'époque au vu de son succès public, et qui incita François Truffaut à passer à la mise en scène pour filmer des histoires que n'importe qui peut vivre.

Boubakar
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le 7 avr. 2017

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