Après avoir été une prof dans La salle des profs, Leonie Benesch est maintenant une infirmière qui travaille dans un hôpital. On l'aura compris, Leonie Benesch aime jouer les rôles de personnes exerçant des métiers en première ligne de la société. Il ne lui restera plus qu'à jouer le rôle de policier, de militaire ou de gardien de prison pour compléter sa liste des métiers dangereux.
Ce troisième film de la scénariste et réalisatrice suisse Petra Biondina Volpe (après Traumland et l'Ordre divin) nous montre avec brio le fonctionnement du système hospitalier en Allemagne, son manque de budget, ses sous effectifs, en suivant un service complet du début à la fin d'une infirmière qui, cette nuit là a seulement une autre collègue pour s'occuper de tout un service, et une jeune étudiante encore perdue par l'étendue de la tâche. Car on voit que si non seulement il n'y a pas assez d’infirmières, ni de médecins, les infirmières ont des tâches très variées et effectuent souvent le métier des médecins eux-mêmes, soient parce qu'ils ne sont pas assez nombreux, soient parce qu'ils ne le font pas (annoncer de mauvaises nouvelles aux patients). On est impressionné, à la fois par le savoir faire des infirmières, la complexité et la diversité des tâches et leurs nerfs à toute épreuve (même si elle finit à un moment par péter les plombs) et leur humanité.
Un film qui a une portée universelle, car les problèmes rencontrés en Allemagne le sont dans beaucoup d'autres pays du monde, comme en France où la situation est elle aussi désastreuse faute d'une mauvaise gestion et trop souvent d'impératifs de rendement mal évalués.
Un film important.