D'habitude, je n'aime pas les films psychédéliques...

Eternal Sunshine of the Spotlesss Mind brille dans sa capacité à mélanger les genres dramatiques, romantiques et de science-fiction. Je n’ai jamais vu un film similaire. C’est bien simple, ce spectacle de Michel Gondry est unique.


Basé sur des idées développées dans deux romans de Boris Vian, cette histoire nous présente la société Lacuna, qui emploie un procédé qui permet d’effacer les souvenirs de la tête des gens, et dont Joel et Clementine ont recours pour oublier leur idylle atypique. Le problème survient lorsqu’en cours de processus, Joel se rend compte qu’il n’a plus du tout envie d’effacer de sa mémoire Clémentine. La suite des événements est complètement folle et hautement maîtrisée, grâce à un scénario incroyable, un casse-tête scénaristique et visuel qui fonctionne parfaitement, en dépit de quelques passages psychédéliques très perturbants.


Ce que j’ai surtout aimé dans ce film, c’est cette sensation, quand en cours de route on se dit « non, c’est trop barré pour moi, je ne comprends rien », et puis, plus on avance vers la fin, plus le puzzle se constitue, chaque chose retrouve sa place, pour enfin apparaître cohérente, intelligente, et parfaitement pensée.


Je n’ai jamais apprécié Jim Carrey, mais je l’ai trouvé juste et nuancé, dans ce film (à mille lieues de l’exubérance fatigante habituelle). À vrais dire, c’est la première fois que je le trouve bon, au-delà même de sa prestation dans Truman Show. Kate Winslet est vraiment étonnante. Elle aussi nous livre une performance inhabituelle, plus drôle et plus improbable que jamais. Les deux rôles semblent avoir été interchangés, naturellement on imagine que l’un et l’autre auraient mieux convenus dans le rôle de l’autre, et pourtant, ce contre-emploi est hyper gratifiant. Les deux acteurs se révèlent vraiment dans cet exercice.


J’ai beaucoup apprécié la participation de Kristen Dunst, Elijah Wood, que j’adore, et Mark Ruffalo. Eux aussi bénéficient de rôles inhabituels, et leurs personnages sont bien développés.

L’ambiance du film est parfois perturbante, ce n’est pas une œuvre confortable, mais l’histoire a le mérite de nous questionner sur les sujets de l’amour, la providence, et l’importance de prendre conscience qu’une histoire d’amour n’est pas un long fleuve tranquille, qu’elle nécessite des moments d’ennuis, de lassitudes, et d’abattements, mais que tout cela fait partie du jeu… Le film tend à nous expliquer aussi qu’il y a la mémoire du cerveau, et la mémoire du cœur. Une morale extrêmement gratifiante. J’ai adoré.


Casse-Bonbon

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