Dans Ex Machina, Alex Garland nous invite à explorer l’esprit d’une intelligence artificielle, coincée entre fantasme technologique et thriller psychologique.
J’ai été rapidement happé par l’atmosphère feutrée et inquiétante de la maison-laboratoire de Nathan, ce magnat de la tech aussi charismatique que dérangeant. Le film introduit sans détour les enjeux de son huis clos : l’expérience troublante entre Caleb, jeune programmeur, et Ava, humanoïde troublante. La mise en place est efficace, presque clinique, et laisse planer un mystère constant. Quelques scènes marquent durablement, notamment la séquence de danse machiavélique dans sa représentation entre Nathan et Kyoko, ou encore ce moment où Caleb doute de sa propre humanité, au point de s’inciser le bras – une scène puissante, mais étonnamment sous-exploitée.
Pourtant, derrière ce vernis intrigant, j’ai ressenti une forme de lassitude. L’esthétique ultra-polissée, inspirée des codes de la Silicon Valley, finit par appauvrir l’impact émotionnel. Le rapport homme-machine évoque trop souvent des œuvres antérieures comme Her, mais sans l’originalité ni la sensibilité. La relation entre Caleb et Ava reste trop mécanique, prévisible, comme si elle répétait des motifs déjà vus. Et si la fin multiplie les rebondissements, elle s'étire en longueur, trahissant un certain flou sur la manière de clore l'expérience.
Un film qui intrigue plus qu’il ne bouleverse, et qui laisse un arrière-goût d’intelligence trop calculée pour vraiment émouvoir.