Utiliser des superlatifs pour décrire Fast & Furious 7 reste cocasse mais, dans son contexte, cet opus regorge de moments forts, appuyés par une mise en scène inspirée et quelques nouveautés bienvenues. En premier lieu, exit Justin Lin, parti s'occuper de Star Trek 3 et place à l'improbable James Wan, qui délaisse ses sagas horrifiques pour imposer sa maestria filmique au sein de la famille Toretto. Le résultat est forcément réussi avec une succession de séquences dingues commençant par un plan-séquence d'introduction bien jouissif qui présente avec brio le nouvel antagoniste : Jason Statham.


Même au sein de son propre lore, on sent que la saga s'essouffle (sans blague ?) et que les rebondissements scénaristiques déjà sacrément capillotractés deviennent désormais science-fictionnels. À vouloir rattacher tous les wagons des films de la saga, le tout perd en cohérence (au sein de son univers, soyons vraiment clairs là-dessus), use et abuse d'artifices grossiers tout en continuant d'assurer le spectacle, ce qui sauve le cycle de l'oubli et continue de rassasier son public.


On aura donc droit à des aberrations sans nom comme une scène remake de Taxi 2, un Tony Jaa qui préfère ramener son ennemi dans le camion en route plutôt que de l'en éjecter (sinon y'a pas de bagarre), la traversée de trois buildings au volant d'un bolide carmin et un Dwayne Johnson hélas quasiment absent de tout le métrage, ne revenant que pour exploser son plâtre à grands coups de biceps saillants. On reste dans la débilité la plus texane, l'écriture la plus contrôlée par Vin "Family" Diesel, l'action la plus hollywoodienne mais le plaisir coupable reste le même.


À l'image de son rival Mission: Impossible, la franchise arrive à tenir le coup, à se renouveler, passant de film de Jacky à thriller d'espionnage musclé, ornementant son enrobage de séquences over the top et de décors exotiques luxuriants assurant un spectacle toujours aussi agréable tout en saupoudrant le tout de nouvelles stars bien connues qui ajoute un certain cachet à l'entreprise (mention spéciale à ce bon vieux Kurt Russell). Hébété mais efficace, Fast & Furious 7 nous fait voyager, en met plein les mirettes et garde le cap. Jusqu'à quand ?

MalevolentReviews
6

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le 16 juil. 2021

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