Enzo, les femmes et les bagnoles

J'avais lu que ce n'était pas un film de courses. Il n'y a p'tet pas une compétition qui occupe tout le film avec un héros que l'on suit et qui veut tout rafler, mais il y a quand même de longues séquences de courses, donc les amateurs de sensations fortes y trouveront leur compte.

Mais c'est pas pour autant un bon film. Ça se regarde, c'est intéressant. Les personnages sont bien écrits, les situations sont bien pensées. Mais c'est très bavard. Il y a trop d'intrigues. Tout s'entremêle. Rien n'est vraiment approfondi car tout doit avancer. Et puis parfois on ne sait plus trop quel est le sujet principal, ce qu'il faut retenir de ce film.

Les séquences de courses sont sympas dans le sens où la caméra est bien placée pour les sensations de vitesse, le montage aide a créer l'illusion d'une course à toute allure, mais ce ne sont pas tellement de belles courses parce qu'on ne sait pas qui conduit quand le réalisateur filme ses coureurs. Parce que la course, au final, se fait plus entre les pilotes d'un même clan, ce qui est stupide en soi. Mais intéressant aussi, sauf qu'au niveau de la narration, Mann n'insiste pas assez sur cette rivalité, trop occupé qu'il est à suivre Enzo dans ses frasque sentimentale. Même s'il y a un lien entre ses romances et l'avenir de sa boîte, au final, j'ai trouvé ces histoires d'amour superficielles et mal venues, car le spectateur s'en retrouve distrait du sujet qui l'a fait venir voir le film.

Le reste du film est bien filmé, sans grandiloquence, sobrement, ça fait du bien. Pas d'expérimentation visuelle à la Miami Vice et autres de ses films tournés dans un DVD de qualité douteuse. Les CGI ne fonctionnent pas tout le temps mais les crash restent assez mémorables de par une violence tout-à-fait simple : il filme de loin la voiture s'envoler tandis que le corps du conducteur est projeté comme une poupée. Les acteurs font bien le boulot. Les décors sont corrects. La reconstitution est convaincante.

Bref, ça se regarde.