Si il y'a bien quelques chose qui marque le cinéma de Vinterberg et a fortiori ce film, c'est l'incroyable rapidité, efficacité et artificialité dans la manière qu'il a de traiter ses sujets, tout va vite, tout est synthétique, les personnages sont des archétypes, les scènes sont figuratifs, rien ne sonne réel, tout sonne creux.


Ce règlement de compte familial est déjà, en soit, d'une spectacularité remarquable (l'influence du Dogme 95 n'aura guère durée), il faut qu'il y ai quelque chose a exorciser, quelque chose a guérir puisque Vinterberg n'a de cesse de faire ca, il fait un cinéma de la guérison, un cinéma thérapeutique, les choses vont mal et a la fin du film elles iront bien, et nous sommes en plein la dedans.
La chose qu'il faut guérir ici est un acte pédophilique d'un père envers son fils et sa fille (fille qui s'est suicidé a cause de cela) et Christian (le fils) est bien décidé a révéler le sale petit secret a toute la famille lors de l'anniversaire du Patriarche.


Vous comprenez bien, a travers ce court synopsis que tout sera assez artificieux, mensonger et assez grotesque. Evidemment il s'agit d'un lourd secret, évidemment la fille s'est suicidé, évidemment personne n'est au courant sauf la mère mais qui n'a rien dit a personne, évidemment personne ne croit a ce secret et évidemment a la fin tout le monde finira par le croire.
Nous sommes dans une famille de la très haute bourgeoisie et j'ai franchement beaucoup de mal a croire qu'un tel scandale puisse éclater dans ce genre d'environnement, le discours (monologue) de donneur de leçon, entrecoupé de pics bien sentis de Christian pue a 1000km le cinoche, celui qui débarque, un peu bourré, devant la famille et qui sort ses 4 vérités a tout le monde... vu et revu


Au niveau des personnages, tout est aussi navrant, tout fonctionne par archétype, logique me direz-vous puisque nous évoluons dans un monde extrêmement codifié, vous n'auriez pas tord cependant tout est poussé jusqu'au ridicule, chaque membre de la famille est un personnage, au sens ou il représente une idée qu'on se fait de quelque chose, si je vous demande d'imiter une femme tout les hommes feront quelque chose de plus ou moins similaire, pourtant toutes les femmes sur cette Terre ne sont pas les mêmes (loin de la d'ailleurs), eh bien voila, vous avez maintenant compris comment fonctionne Vinterberg, il demande aux acteurs d'imiter et d'exacerber un trait de personnalité et ca donnera un personnage, a la manière des 7 nains, il y a le réservé, le colérique, la tolérante, l'autoritaire, la soumise et l'indifférente.
Ces personnages ne sont pas des gens, ce ne sont pas des êtres complexes, ils ne sont la que pour nous faire avancer dans le récit et faciliter la compréhensions, le ridicule étant pour moi atteint quand la tolérante ramène son nouvel ami, qui s'avère être noir, ca créera évidemment une polémique et Vinterberg en profitera pour nous divertir encore un peu plus avec le colérique, qui ne sert d'ailleurs qu'a ca.


Enfin bref vous l'aurez compris, Vinterberg ne fait pas des films, ca ne l'intéresse pas, il fait de la pâtisserie, il y a des ingrédients, une recette et il se contente d'appliquer ce que marmiton lui dit de faire.
Les personnages ne sont en rien représentatifs du réel, les situations ne sont en rien représentatifs du réel, tout est fait pour être d'une spectaculaire efficacité, tu as un problème, au bout d'1h 30 tu n'auras plus de problème, la fin du film est sidérante de bêtise, pas beaucoup de cinéma la dedans.

III-II
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le 16 févr. 2022

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III-II

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