Esquisses d’esquif
L’inondation qui ouvre Flow et met à l’épreuve son protagoniste, un chat condamné à affronter sa peur de l’eau, métaphorise à merveille le dispositif mis en place par Gints Zilbalodis : du passé...
le 31 oct. 2024
126 j'aime
9
Voir le film
Alléché par la promesse d'un beau dessin animé, je suis allé voir Flow, et je n'ai pas été déçu. Déjà, parce que c'est beau. Ensuite, parce que les bruitages, les attitudes, sont bien travaillées. Et enfin parce que j'aime cette idée de déambuler dans ce monde avec ces animaux, sans forcément comprendre mieux qu'eux ce qu'il s'est passé (encore que...)
On pourra ranger Flow dans la catégorie à part de la fantasy animalière, un sous-genre de l'imaginaire, qu'on pourrait dater du Livre de la jungle, et dont les fleurons s'appelleraient Watership downs et Les trois malla-moulgars. Comme les deux derniers cités, Flow nous embarque donc dans une épopée vécue par des animaux. La présence humaine y est limitée aux ruines que vont découvrir nos héros. Un déluge s'abat sur ce monde, et quelques animaux prennent place sur une nouvelle arche, dont Noé lui-même serait absent. Le monde en lui-même pourrait être le notre, malgré quelques étrangetés qui formeront un bel univers graphique. On pourrait voir dans cet engloutissement une parabole écologique, époque oblige, sauf qu'en fait on ne sait rien des causes de tout cela. Et c'est cela la principale réussite de Flow : son mystère restant entier, on est au même niveau que ses héros, et on se contente de se laisser porter par l'histoire.
L'histoire est somme toute assez basique : il y sera question d'amitié, de ténacité, d'acceptation de la différence, bref de thèmes vus mille fois dans le dessin animé occidental. Cependant, l'absence de parole donne l'impression que tout cela est neuf, ce qui n'est pas un mince exploit!
Les adultes regretteront sans doute l'anthropomorphisme poussé de ces animaux, mais bien sûr, pour le public enfantin, cela aidera à l'immersion dans l'histoire. Ils pourront dès lors comprendre aussi bien que leurs aînés ce qu'il se passe, sans que la moindre parole ne soit échangée.
Ainsi Flow, en se mettant à hauteur d'enfant sans sacrifier son étrangeté, sera une expérience immersive pour toute la famille. Son rythme assez tranquille, presque contemplatif, permet d'en savourer le style visuel. Le plébiscite autour de ce dessin animé permet, encore une fois, de se rendre compte qu'on peut parier sur l'intelligence des enfants, et réussir son pari.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2024 et Les meilleurs films des années 2020
Créée
le 5 nov. 2024
Critique lue 22 fois
1 j'aime
1 commentaire
L’inondation qui ouvre Flow et met à l’épreuve son protagoniste, un chat condamné à affronter sa peur de l’eau, métaphorise à merveille le dispositif mis en place par Gints Zilbalodis : du passé...
le 31 oct. 2024
126 j'aime
9
Une fois de plus, le film a tellement été encensé par la critique que mes attentes étaient au plafond. J'aurais voulu vivre ce moment suspendu, cette parenthèse de tolérance et de vivre ensemble,...
Par
le 4 nov. 2024
51 j'aime
3
Même si c’est indéniablement de bonne guerre pour attirer plus de public dans les salles de cinéma toujours à la peine depuis quelques années, sous-titrer Flow, le dernier petit miracle sorti des...
Par
le 10 nov. 2024
46 j'aime
7
Avec un sujet pareil, on se doute que L'étoffe des héros va jouer la carte du patriotisme. Sauf que, oui et non. Car le patriotisme du film est parasité d'emblée. Par le contrepoint formé par les...
Par
le 15 oct. 2025
10 j'aime
3
En voyant pour la première fois La cérémonie, je ne peux que constater la similitude avec Parasite : certainement Bong Joon-Ho aura trouvé ici son inspiration. Mais La cérémonie a pour lui une grande...
Par
le 21 août 2025
10 j'aime
6
Le vieux fusil, j'ai du mal je l'avoue avec cette structure en flashback, qui nuit à l'efficacité très série B de la partie vengeance du film. Reste que Noiret y est impérial. Concernant ces très...
Par
le 24 sept. 2025
10 j'aime
17