Pas mal, mais pas emballant pour autant. Trop de tics estampillés "cinéma indé" pour faire cinéma indé (noir et blanc injustifié ; fausse non maîtrise de la caméra, du scénario, du jeu des acteurs ; clins d’oeil un peu trop lourds, et pas forcément bien employés, à la Nouvelle Vague française ; scènes plus ou moins obligées et finalement trop vues...). Un certain cynisme et une certaine ironie de rigueur sont parfois inutiles, les dialogues ne font pas toujours mouche et plusieurs situations sont assez inintéressantes.
Mais on sent une certaine justesse dans la peinture du milieu traité : adulescents en fin de vingtaine, qui abordent la trentaine un peu paumés dans un monde en crise, qui se la racontent et qui n’arrivent pas vraiment à passer à la vie d’adulte... (Qui pourrait les en blâmer totalement ?). Et une héroïne, incarnée par Greta Gerwich (co-responsable du scénario) assez attachante, même si parfois agaçante, et même si on ne croit pas complètement à son personnage. Quelques beaux (mais rares) moments de cinéma, comme cette séquence-hommage au Mauvais Sang de Leos Carax où Frances court sur les trottoirs et les passages piétons des rues de New York en esquissant quelques pas de danse au son du Modern Love de David Bowie.