To live and let sigh
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La déception prédomine face à ce projet d’une vie pour Guillermo Del Toro qui y rassemble toutes ses obsessions thématiques (avec en particulier son amour pour les freaks) et motifs visuels à base d’horreur gothique.
Le principal souci vient certainement du fait que le cinéaste se révèle trop sage en délivrant ce qui semble (n’ayant jamais lu le roman de Mary Shelley) être une adaptation fidèle mais trop révérencieuse et manquant ainsi cruellement de surprises (au contraire du « Dracula » de Coppola qui se permettait toutes les folies). En effet, le mythe de Frankenstein ou de manière plus globale la thématique du créateur/créature (voir le récent « The apprentice » pour un versant réaliste) ont été maintes fois traités au cinéma mais également chez Del Toro (« La forme de l’eau » pour l’exemple le plus évident).
L’autre problème est que l'intrigue met beaucoup trop de temps à démarrer (exposition laborieuse avec ce double rôle freudien inexploité de Mia Goth et le personnage très accessoire, inventé pour l’occasion, de Christoph Waltz qui ne sert qu’à poser les bases avant de disparaitre précipitamment) pour enfin arriver au cœur de l’œuvre qui semble le plus intéresser le réalisateur ; soit la créature, de sa naissance à son éducation teintée de maltraitance puis à son émancipation/ « vengeance ». De plus, la dernière partie
(lorsque le récit de la créature, qui apparait comme déséquilibrée par rapport à celui du créateur, rejoint le récit cadre)
semble plus précipitée avec ellipses et divers raccourcis.
Dommage car c’est lors des scènes autours du monstre que le film propose de beaux moments et semble incarner son propos plutôt que l’illustrer ; notamment dans le portrait de cette relation entre Frankenstein et sa création, portée un puissant Oscar Isaac et un Jacob Elordi, en proto Doug Jones (pas très fan de son 1er look trop propret à mon goût ; cela s’améliore par la suite dans une version, avec cheveux et habits, plus gothique) oscillant entre sensibilité et brutalité.
Evidement la sincérité de Del Toro est palpable et son talent visuel intact (gros bémols toutefois sur l’utilisation maladroite de CGI pour les décors/arrières plans et les animaux) permettant ainsi de s’élever au-dessus de la moyenne du genre fantastico-horrifique. Hélas le plafond de verre du bon film, appliqué mais sans génie, ne sera lui jamais dépassé alors qu’on était en droit d’espérer le chef-d’œuvre du plus attachant des cinéastes Mexicains.
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il y a 5 jours
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