Guillermo n'est pas un homme de mesure. Des trois Mexicains flamboyant, il est aussi celui qui après un démarrage plutôt engageant, alternance d'oeuvres B sexy et productions heureuses plus personnelles, a comme renoncé après son Labyrinthe à faire oeuvre personnelle. Mais après son Pinocchio, là s'annonçait peut être son grand retour (enfin .... grand : nous sommes sur Netflix. Rarement un présage heureux).
Livre matrice pour le monsieur, clairement il s'agissait là de faire Oeuvre. Du lourd
Ce qu'il en ressort: toutes les vannes sont ouvertes. La forme déborde. De la dentelle parfois (comme les parures Mia), mais au kilo. Et de nos jours malheureusement, la débauche de forme, la flamboyance ne suffisent plus. Le numérique a tué le cinéma d'univers, d'imagination. Guillermo argumentera probablement que devant la caméra il y aura eu du vrai (sa marotte. Marotte partagée avec l'air du temps): il ne ment peut être pas, mais bien difficile pour le spectateur de faire le tri tant tout est inutilement immense. Film sans échelle. Mix d'images débordantes passées vingt fois au compresseur, tuant toute dynamique.
Pour le reste, Oscar de son statut fait écran, Christoph fait Christoph. Le design de la créature interroge (elle n'est pas laide de la bonne manière, la touche de bleu étant particulièrement déstabilisante. comme un bâtard d'Avatar). Le récit, respectant ses origines, peut difficilement surprendre. Et la musique du pourtant parfois inspiré Alexandre plonge dans le commun (il faudrait qu'il songe à sélectionner ses projets. A vouloir être partout, on est nul-part).
Sur un schéma identique, un amoureux éperdu de son sujet, Jackson il y vingt ans réussissait haut la main son pari (il avait la chance de tirer avant qu'il ne soit trop tard. Avant le VFX digital pour tous. Avant Netflix). Guillermo ...... Mais l'on est point un amoureux de son oeuvre. Peut être les exégètes y trouveront leur compte. Car si maladroit, le film est assurément honnête. Ce qui est déjà quelque chose.