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Il y a tellement de choses qui déconnent dans le dernier Frankenstein. J’ai lu Frankenstein très jeune — un de mes romans préférés avec Le Démon de Selby Jr. — et je suis un fan de la première époque du réalisateur mexicain. Revoyez la perle Cronos ou le superbe Hellboy, tellement jouissif.


J’ai lâché gentiment depuis La Forme de l’eau, qui ressemblait à du Amélie Poulain. Mais son Pinocchio m’avait ému, et surtout, j’avais été scotché par son film maudit : Nightmare Alley et j'ai gobé la série The Strain.


Bref, j’attendais un retour en force pour son Frankenstein.

On va débuter par la forme, justement. La direction artistique du cinéaste — mais on commence à la connaître par cœur ! C’est comme Burton : ça sent le parc à thèmes. Des visions surexploitées depuis Crimson Peak ; c’était déjà l’overdose, le délit d’initié qui compte le retour sur investissement de sa patte. Très esthétisante, du gothique bisounours sans aucune prise de risque.


Au lieu de se répéter, celui qui déteste l’IA aurait dû casser son pilote automatique et accentuer le travail du génial feu Bernie Wrightson (il a accouché, entre autres, d’une BD magnifique sur Frankenstein) — et de tout foutre en noir et blanc façon Freddie Francis (chef op génial de The Elephant Man) ou le chef op vivant du dernier Nosferatu (qui commence à me plaire, vu les daubes récentes de ce foreverism d’horreur qui va nous pilonner encore longtemps).


Ensuite, le scénario ! Du nihilisme romantique bien hardcore de Mary, on passe à du cul-cul la praline très rapidement.


C’est quoi, ce choix de foutre Élisabeth en belle-sœur ? La perverse et scream it-girl Mia Goth est tellement sous-exploitée.

Sa mort est aussi téléphonée, bâclée, et au final aussi ridicule que celle de Cotillard dans Inception. Et c'est le comte qui tue la Belle. Nul.


Le personnage du comte Frankenstein est tellement monolithique. Elle est où, la déchirure, les doutes, la folie — et surtout la lâcheté finale, pour justement rentrer au bercail dans les cuisses d’Élisabeth ?


Et la créature, putain ! Mais il ressemble à un des ingénieurs de Prometheus ! Tellement lisse, ce corps, qu’il pourrait presque parader dans un défilé Balenciaga. La chair chez Del Toro est plastique. La putréfaction n'est jamais organique, juste esthétique. Les corps des cobayes sont presque « rigolos » des animatronics jamais inquiétants.


Quelques scènes violentes notamment au début nous sauvent du ventre mou dès la création (bâclée) du monstre. La scène de l'attaque des loups question éthique fashion woke ne plaira pas à la PETA.


Le final est un massacre du matériel littéraire original. Le monstre pardonne !!! Et il va faire une petite balade sur la banquise, le soleil c'est tellement cool. Il manque plus qu'il sorte les Ray Ban et hop! Happy end avec sponsor.


Relisez Frankenstein pour humer la pourriture et revoyez une vraie proposition avec l'adaptation de Kenneth Branagh avec De Niro de 1995. Film sous-estimé par les journaleux. L'accouchement de la créature avec son créateur avec les fluides et la technologie steampunk était tellement réussie et le final avec la fiancée qui flambe, bien rock'n roll. Ras le bol de Netflix et son travail d'aseptisation. Dire que le budget approche des 120 millions, ça me donne envie de fracasser cette industrie qui tue l'horreur.


ThTh avec une gueule2bois (hier c'était le vendredi des dudes)

thth
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le 9 nov. 2025

Critique lue 110 fois

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