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Frankenstein de Mary Shelley est, avec Dracula, un des romans écrit une nuit de tempête avec Lord Byron et consorts, les plus adaptés au cinéma. Dès les années 30 par James Whale avec Boris Karloff qui obtint son rôle culte et ses innombrables suites où spin-off, dans les années 50 par la Hammer et le trio Christopher Lee, Peter Cushing, Terence Fisher et plus récemment par Kenneth Branagh en 1994 sur les traces du Dracula de Coppola. Guillermo Del Toro en rêvait depuis des années, Netflix lui a permis de concrétiser son envie.



Si il adapte assez fidèlement le matériel original, en supprimant, rajoutant, changeant quelques personnages, mais qu'importe, il opte pour une vision plus poétique que vraiment sanglante où sombre ce qu'était le livre et les autres versions.



On a droit donc ici à une créature émouvante et touchante, jouée par un fantastique Jacob Elordi qui crève l'écran sous ses maquillages plutôt bien trouvés, Oscar Isaac en Frankenstein n'est pas en reste non plus, Mia Goth livre une performance attachante.



Il ne faut donc pas s'attendre à de l'horreur pure et Del Toro se permet quand même quelques longueurs sur les 2h30 de métrage, il faut bien l'avouer, mais aussi des scènes chocs comme une attaque de loups très costaud et un dernier tiers très puissant. Il faut souligner qu'il revient régulièrement au temps présent sur le bateau pris par la banquise, plus souvent que les autres adaptations. Car l'intrigue est divisée en un prologue et deux parties, une sur Frankenstein et une autre sur la créature et sa rencontre avec le vieillard aveugle et la famille des bois qui fait son apprentissage est le segment le plus touchant et bien rendu.



Del Toro oblige, c'est visuellement splendide et reconstitution soignée, certaines séquences ressemblent à des tableaux, notamment la vision de la tour, laboratoire du Dr Frankenstein. La musique d'Alexandre Desplats est aussi réussie.



On peut trouver donc quelques longueurs, le personnage de Christoph Waltz rajouté pour l'occasion par vraiment nécessaire, mais Guillermo Del Toro réussit son pari et Netflix, souvent critiqué pour ses productions signe ici son oeuvre la plus ambitieuse à ce jour, on l'attendait et on est pas déçu.

Sid380
8
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le 11 nov. 2025

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