On a tous un monstre qui sommeille en nous !

C'est la meilleure adaptation du mythe de Frankenstein. Tout y est, dans ce film épique très soigné de Guillermo Del Toro qui a dû ( et su ) se rappeler ses années fastes quand il nous sortait son magnifique "Labyrinthe de Pan" . Son film est diaboliquement romantique !

J'avais déjà beaucoup aimé sa relecture toute singulière de Pinocchio. Guillermo Del Toro est un conteur hors pair, comme il en existe peu aujourd'hui et comme on aimait Tim Burton nous en conter à une certaine époque. C'est un perfectionniste comme tous les conteurs; il n'oublie rien; ne laisse rien au hasard; tout est précis; et comme tout bon conteur, il invite à la réflexion à la fin.

N'est-ce pas finalement ce que l'on recherche dans le cinéma ? Ce genre de voyage ?

Son Frankenstein fracasse celui de Kenneth Brannagh; Jacob Elordi est beaucoup plus intense et d'une grande finesse quand Robert De Niro cabotinait ( autant que Kenneth d'ailleurs ) ; son œuvre est aussi une pure merveille visuelle ( photo, couleur, cadrages ) décors; costumes; et enfin SA CREATURE.

Si Del Toro soigne toujours ses films, on le sait, il s'accompagne aussi toujours d'une ribambelle d'acteurs excellents, et si possible dans le vent. Pas étonnant donc d'y trouver Mia et Jacob, valeurs sûres et montantes avec les ( déjà ) anciens Christopher Waltz et Oscar Isaac.

Quand il est en mode historico-fantastique, Guillermo est bel et bien dans son jardin d'Eden. La composition "Meyeroldienne" de Jacob Elordi est intense et tout aussi fragile; lui semble avoir mieux compris la complexité du personnage que tous ceux qui l'ont interprété avant lui. Navré, Bobby, mais c'était une de tes pires performances.

Non, vraiment, ce Frankenstein 2025 suffit à oublier les autres. Il me rappelle le romantisme d'Entretien avec un Vampire pour ne citer que lui. Et puis le décorum qui rappelle la saison 1 géniale de la série TERROR est à tomber. Oscar Isaac est toujours aussi charismatique et incarne un Victor Frankenstein égoïste dont la carapace ne se fissure qu'à la toute fin; Perso, j'ai beaucoup aimé ce film. Un vrai coup de cœur. Surtout quand on sait que le monstre n'est finalement pas celui que l'on croit. Sans oublier que nous avons TOUS un monstre qui sommeille en nous.