Mon seul regret de ce film fut de ne pas l’avoir vu au cinéma. Ce genre de film (de guerre) est devenu bien trop rare à mon gout. Il verse certes dans le classicisme, mais qu’est-ce qu’il est efficace !
Fury raconte l’histoire d’un équipage de Tank Américain baptisé Fury, à la fin de la seconde guerre mondiale. Les alliés mènent alors un dernier combat directement sur le sol allemand, derrière les lignes de front. Encerclés par des poches de résistance SS. Leur mission : débarrasser l’Europe du Nazisme. Un scénario certes, cliché, mais l’intérêt du film ne réside pas là. Il ne sert que de trame à une danse entre ce Tank, et un ennemi plus puissant. Il sert également de trame à une confrontation entre l’homme et l’horreur de la guerre, ici représentée de façon froide, crue, violente et poisseuse. Une vision esthétique surement inspirée des nombreux documentaires de l’époque par ailleurs. Le film se paye même le luxe de ne pas être patriotique : De par les agissements des alliés au long du film, Ayer tient à montrer que la guerre n’est pas si manichéenne que ce que l’on trouve dans d’autres films du genre, et cela passe par une psychologie des personnages plutôt développée.
Si le film connais quelques longueurs (on sent tout de même un désir de la part du réalisateur, d’imiter les fameuses scènes de dialogue de Tarantino, la truculence en moins), le rythme du film reste quand même de haute volée et se paye le luxe d’un final incroyable et épique, accompagné par une photographie hallucinante : Si Fury ne boxe pas dans la catégorie du meilleur scénario, il fait néanmoins parti des films les plus esthétiques de 2014.
Un Casting bien trouvé, malgré certains clichés propres aux films du genre (tel Grady Travis, ou « la brute débile », ou bien le bleu « Norman », comme si il fallait toujours un bleu dans une cohorte de guerre).
Ayer signe ici un film qui met le spectateur, via une mise en scène haletante, au cœur de l’équipage mené par un « Wardaddy » (Pitt) charismatique, impitoyable mais très paternel.
A chaque fois que la trappe du tank est scellée pour le combat, la tension augmente crescendo et le spectateur se sent comme le jeune Norman : piégé dans une boite de conserve qui peut à tout moment sauter, mais qui est la seule protection contre ce qui se trouve dehors. Une ambiguïté qui propulse le film vers la réussite : Un film de guerre efficace, prenant, ou le spectateur se tient à son siège. Le pari est réussi.