Fury
6.7
Fury

Film de David Ayer (2014)

Fury fait partie de ces (trop rares) films qui ont le mérite de vous rappeler à quel point vous avez de la chance de ne pas avoir directement affaire à la guerre.
Sa représentation y est crue et dénuée de manichéisme. Et l'intérêt majeur du film repose à mon sens dans l'altération psychologique qu'elle entraîne sur les protagonistes.
Le personnage de Collier (le chef d'équipe) a beau être héroïque, au sens militaire du terme, il n'en est pas moins humainement ravagé par son vécu. Brad Pitt lui donne toute sa mesure et l'on ressent clairement les difficultés qu'éprouve son empathie à percer la couche de merde sous laquelle l'ont laissé les années d'horreur et de survie sur le front.
Cette humanité que le personnage avait sans doute autrefois on la devine de plus en plus au fur et à mesure du temps qu'il passe avec Normam (Logan Lerman), jeune troufion envoyé au front contre son gré alors qu'il était dactylo dans l'armée et qui accuse logiquement un certain traumatisme au début.
Collier le prend sous son aile pour lui 'apprendre la guerre' (il y va pas avec des pincettes) et comment y survivre. Mais au final l'apport s'avère mutuel, et si Collier fera du gamin un survivant, il retrouvera aussi peu à peu son humanité au contact de son 'protégé'.
Cette relation est au coeur du film, où la force de l'esprit de camaraderie en temps de guerre est célébrée une fois encore, avec les violons une fois encore mais hé, ça reste Hollywood et dans le fond j'ai pas boudé mon plaisir.


On notera aussi la composition quelque peu cliché du groupe de héros : Un mexicain alcoolique qui cherche à baiser tout ce qui lui tombe sous la main, un cul-béni exalté par sa foi qui prêche la gloire du Saint-Père entre deux obus chargés dans le canon du char et une brute épaisse qui s'avère n'être qu'un type en souffrance dans la fureur du conflit.
On comprend vite que tous ces types là seraient sans doute passés inaperçus dans la société civile, mais la guerre a fait d'eux des personnages extrêmes (et les acteurs s'en donnent à cœur joie, notamment Shia LeBoeuf).


(à compléter)

Aphasic
7
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le 12 oct. 2015

Critique lue 377 fois

1 j'aime

Aphasic

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