Éluder la complexité de Gainsbourg par quelques artifices oniriques m'a profondément déplu
Quand on touche à un mythe, je pense sincèrement que la prudence est de mise, et le traitement que Joann Sfar a produit pour ce biopic aurait peut-être mérité quelques réflexions avant d'y investir 20 petit millions. Car disons le clairement ce "Gainsbourg, vie héroïque" est raté. Pas par manque de passion du réalisateur, elle transpire tout du long, mais bel est bien par cette accumulation d'anecdote anecdotique... Il est clair que dépeindre au cinéma gainsbourg, puis gainsbarre, relève du masochisme tant le personnage est complexe, et éluder cette complexité par quelques artifices oniriques m'a profondément déplu ; quelle simplicité ! En fait Joan Sfar y est allé avec sa passion pour le personnage sans se poser la moindre question, sans y amener le moindre relief, la moindre aspérité. Le film succession de conquêtes féminines de la cinquième minute jusqu'aux cinq dernières ne dévoilent rien du personnage, ni sa personnalité, ni sa vie, comble pour un biopic... Mais en fait tout s'explique, Joan Sfar adore serge Gainsbourg, mais lui, il doit le vénérer tel un cheval oeillères serrées. Moi j'adore Gainsbourg, pour ce qu'il est ; un génie auto-destructeur qui n'a cessé de s'auto-détruire qu'à sa mort. Où est-il le Serge Gainsbourg dans ce "Gainsbourg, vie héroïque" ? Dans ces anecdotes ? Dans ces conquêtes féminines ? mon dieu que de simplisme, mon dieu que de médiocrité...