(4+1 pour l'incroyable séquence de destruction finale qui vaut peut-être à elle seule d'entreprendre le voyage)
Mis en branle au faîte de la popularité de Leiji Matsumoto et de son (très poseur) "Leiji-verse", ce film, certes efficacement mis en scène par Rintarô et plutôt joli pour les standards de 1979, fut a priori un "Demon Slayer: the movie" de son époque. Mais la tentative de compacter tout un voyage intergalactique couvrant 18 volumes de manga (ou 113 épisodes pour l'anime!) en 2h accouche d'un récit perpétuellement rushé et incohérent.
On se retrouve face à certains écueils récurrents des films essayant d'intégrer une structure narrative avec une dimension sérielle (ici, chaque planète correspondant à un "arrêt" et donc à un sous-récit largement autonome). Au final, aucun personnage ne semblera approfondi de façon vraiment satisfaisante: là où la série animée, de par sa longueur, pouvait faire j'imagine de ce "Galaxy Express" une véritable épopée sur le temps long, justifiant la construction de relations complexes, l'évolution des personnages semble ici tout sauf plausible tant le voyage ne semble que durer 15 jours...
En outre, les apparitions à tous les stades du film des personnages d'Albator semblent (au mieux) gratuites, voire tirées par les cheveux, le fan-service semblant souvent primé sur la cohérence d'ensemble. Jamais l'univers infini n'aura semblé si étriqué que dans ce film où l'on semble croiser les acolytes du corsaire de l'espace à tous les coins de rue...Et on ne dira rien de l'aspect légèrement pédophile et incestueux (ceux qui auront vu le film comprendront) de l'ensemble, toutes les protagonistes féminines semblant assez incompréhensiblement tomber sous les charmes d'un ado à peine pubère (!) - ce qui dit bien sûr aussi quelque chose du public-cible de ce film.
J'ai pu constater que ce film occupait une place de choix dans le cœur de nombreux fans d'animation japonaise, très souvent par nostalgie j'imagine (Sont-ils tous tombés sous le charme de la belle, mais très mutique au cours du film, Maetel?...), mais regardé plus objectivement à mon âge, le film m'a malheureusement semblé souffrir de bien trop grands défauts narratifs pour enthousiasmer de nos jours. Il faut aussi être compatible avec l'univers de Matsumoto, auteur certes doué pour invoquer des images marquantes (ce train qui traverse l'espace - certes emprunté à l'écrivain Kenji Miyazawa -, les corps enfermés sous la glace de Pluton, etc.), mais beaucoup moins lorsqu'il s'agit de les agréger ensemble de façon cohérente.