Alors celui-là, il envoie le pâté. En gros le réchauffement climatique a bien explosé, millions de morts, construction d'un gigantesque maillage de satellites tout autour de la Terre pour gérer le climat. Sauf qu'un jour ça se dérègle (sabotage !) Voilà pour le pitch. On pourrait faire un commentaire presque minute par minute, plan par plan, et démonter les centaines de conneries qui jaillissent inlassablement à l'écran. Les premières quarante minutes, j'arrivais encore à imaginer, à deviner quel film il aurait pu être, j'arrivais à voir ce qui était gâché, ce qui aurait pu mieux tourner. La relation père-fille, et surtout frère-frère, pas une mauvaise base en soi mais c'est complètement pété dès les premiers instants. Déjà, pourquoi se faire chier à nous montrer la destitution du grand frère pour le voir réintégré dix minutes plus tard ? C'est bête, c'est pas parce que tu écris "3 ans plus tard" que ça va empêcher l'enchaînement de paraître saugrenu, trop rapide, expédié.
Le film aurait gagné à montrer le grand frère déjà destitué, déjà dans sa vie de merde. On aurait même pu présenter son frère seulement une fois qu'il est dans la station et qu'il lui parle par écran interposé, le spectateur aurait pu alors comprendre progressivement que quelque chose dysfonctionnait dans leur relation... Un poil de finesse, rien d'extravagant juste assez pour rester un blockbuster honnête.
Après trente-quarante minutes, franchement c'est difficile de deviner un autre film possible tant des monceaux de merde filmique s'abattent sans discontinuer sur la rétine. Le personnage principal (le grand frère) est ridicule, on dirait un ado attardé. Putain faut le voir entrer dans la station, trois ans après l'avoir quittée pour de bon, et reconnaître "à l'oreille" que telle turbine de merde avait un peu trop de poussière au derche. Allez barre toi bouffon. Cinq minutes qu'il est revenu et déjà t'as envie de le larguer dans l'espace.
Son jeune frère est pas bien mieux : il est sensé être à la tête du réseau mais il a toujours l'air complètement largué, il ne décide de rien, n'est au courant de rien, putain c'est même un autre employé qui lui apprend ce qu'est une Géostorm !
Et puis les motivations des méchants, attention. "Gneu gneu faut pas que le réseau soit dirigé par le monde entier, faut que ça reste que les USA alors on va faire des tempêtes comme ça on dira qu'il faut réparer et personne fera chier". Ah. Oui. Quand même. Outre le fait qu'il faut sacrément être un enfoiré pour raisonner aussi bassement, le plan reste stupide au possible ! Si les USA ont la charge du réseau qui seul protège l'humanité du réchauffement climatique, ben si y'a des dysfonctionnements monstrueux, c'est une raison de plus pour les autres pays de vouloir avoir un droit de regard... D'autant qu'il a été conçu et financé par 17 pays ! Enfin ça, c'est sur le papier, y'a bien des jolis drapeaux sur les navettes et dans la station qui le rappellent, on nous rabâche assez que c'est le grand frère qui a tout fait (tellement il est fort).
Bon après c'est quand même pas le Président des USA le méchant, c'est son second. Parce que bon quand même c'est pas l'esprit des USA ça, c'est l'esprit d'un vilain traître.
Alors voilà, le film se dépatouille de ce scénario merdique mais réussit à le transcender pour en faire quelque chose d'encore plus pourri. Parfois prévisible. Quand le chinois appelle le petit frère en lui disant au téléphone : "je connais la vérité, c'est énorme, retrouve moi demain à 22h à tel endroit je te dirai tout", le spectateur entend : "je connais la vérité, je vais mourir demain à 22h avant d'avoir pu te dire tout ce que je savais, retrouve moi et je te donnerai la suite du scénario".
Enfin, le défaut PRINCIPAL du film tient dans son titre. Geostorm. Geostorm bordel ! Elle est où la Geostorm ? C'est sensé être la rencontre de plusieurs tempêtes monstrueuses en une seule tempête apocalyptique ! Le film s'appelle comme ça, moi je veux voir la Geostorm ! Je suis prêt à endurer le scénario bidon, les personnages à chier et tout le reste mais je veux au moins voir la Geostorm quoi. Sauf qu'elle arrivera jamais, d'ailleurs tout le film est le récit de son empêchement. Alors on en verra des bribes, à intervalles réguliers, des phénomènes climatiques monstrueux en divers endroits du globe, mais la tempête elle-même n'arrivera jamais.
Moi à la fin j'étais triste du compte à rebours avant la Géostorm, triste de le voir s'arrêter... Mince, pas de Géostorm. Et même là paye ta résolution : le réseau est infecté par un virus, c'est là le sabotage prévu, ben pour le réparer il faut simplement... éteindre... et rallumer.. le foutu réseau... Et le perso principal me donne un peu d'espoir en déclarant "hey attention c'est pas comme éteindre un ordinateur". Ah !! J'ai eu peur.. Mais il continue : "il faut les codes spéciaux".. Ah... un mot de passe quoi. Notons que le réseau s'éteint plus vite que ton PC, et qu'il se rallume tout aussi vite. Un réseau composé de milliers voire de millions de satellites TOUT AUTOUR du globe.
Un petit mot des moments "tempête autour du globe" : genre ça se passe dans un pays étranger, genre vraiment très étranger, alors vu qu'on s'imagine que le spectateur en aura rien à foutre et sera pas impliqué, on montrera un gosse ("c'est mignon un gosse quand même) et puis si le gosse ça suffit pas, on lui donne un putain de chien ("ok le gosse ça reste un étranger, mais un chien, un chien chinois indien algérien ou américain, c'est un chien, ça permettra au spectateur de s'identifier"). Je retiens donc que le film a plus confiance en ma capacité d'avoir de l'empathie pour un chier que pour un étranger.
Par contre la scène ou le personnage principal se mange une méchante boîte (mais genre, vraiment violente) dans l'espace elle déboîte. Comique même de voir ce pantin désarticulé recevoir copieux. Et malgré sa combinaison de spationaute (donc vraiment pas pratique pour être agile) il arrive à récupérer une espèce de petite disquette sur une mallette PENDANT sa chute. Fort. Mais on sait qu'il est fort parce qu'à la fin il enfile sa combinaison seul en environ une minute (c'est démontrable grâce au compte à rebours). Fort.
Heureusement ça finit bien, le méchant se fait niquer, le Président lui met un vent et puis on apprend que enfin tous les pays contrôle ensemble le réseau (enfin,sûrement les 17 qui l'ont construit, essentiellement des pays riches) mais -c'est glissé en finesse- ça reste chapeauté par la Nasa. Parce que la Nasa c'est pas les USA hein, non non, la Nasa c'est mondial hum hum. Et puis merde générique de fin.
Enfin voilà, une belle bouse quoi. Et sans Geostorm ! T'imagines Volcano sans éruption volcanique ? Genre avec le volcan sur l'affiche, et genre en fait tu te rends compte que pendant tout le film les héros se battent pour éviter l'éruption et qu'ils y arrivent, mais que y'a quand même quelques coulées de lave par-ci par là ? Pas sérieux les gars, surtout que votre scénar' il pue la couche.
edit : ah et puis on pourra essayer de me faire croire que c'est la faute du virus si le réseau déconne, n'empêche qu'un putain de Rayon de la Mort a été installé dessus hein. Quand même !