Ghost Rider par Lopocomar
Nicolas Cage, enfin l'acteur qui le joue jeune, est cascadeur à motos avec son paternel, ce qui arrangera bien la cause du scénario, si tenté qu'il y en ait un d'ailleurs. Donc en pleine jeunesse, il assure les numéros avec son père, mais un soir, il voit la lettre du docteur qui annonce un cancer à géniteur. Bad news mais pas de panique, le diable est dans la cuisine (véridique) pour passer un accord : ton âme contre la santé de ton père. Le jeunot dit banco plein d'insouciance et croyant avoir affaire à un vieux sénile. Le lendemain matin, le père péte la forme mais manque de bol, il se pète aussi la gueule dans son numéro et se prend l'arc de feu en pleine race. La faute à Satan qui a forcé le destin. Tout vénér', Johnny (véridique) quitte alors sa ville et laisse derrière lui sa fiancée...
Des années plus tard, et par un tour de passe-passe cinématographique vu 1000 fois, on retrouve Nicolas Cage fringant sur sa moto toujours à faire des tours pour défier la mort. Au détour d'un numéro, il recroise sa keupine, journaliste de son état, jouée par Eva Mendes. La demoiselle n'existant que par l'indécence de son décolleté, je m'arrêterais donc là pour le reste du casting. Si Ghost Rider pue le nanar à plein nez, ce n'est pas pour autant qu'il vous fera crever de rire.
Première particularité bidonnante : les répliques. Il faut voir le Ghost Rider dire "Regarde moi dans les yeux", Hollywood n'a donc peur de rien. Culte du culte, le grand méchant, fils du Diable qui vient d'avaler 1 000 âmes et qui dit : "Mon nom est Légion car nous sommes nombreux !"
Des frissons de honte parcourent donc le spectateur et si vous avez un sourire en coin à la lecture de cette réplique, imaginez vous le contexte du film avec un acteur de seconde zone et une musique grandiloquente.
Parce que le compositeur a signé un score dantesque. Mixant ambiance western et mélodies super pompeuses nous faisant croire à quelque chose d'épique alors que tout ce qui se passe à l'écran est, au mieux ridicule, au pire consternant. Certains artifices utilisés valent également le coup d'oeil comme le coup des éclairs lorsque le méchant se pointe ou les voix déformées quand le Ghost et les méchants parlent.
Seul point positif : les effets spéciaux tiennent la route et la métamorphose de Cage comme les effets de poussière sont bien rendus.
Ghost Rider est donc un film où le super-héros mange des bonbons tout en matant un singe faire du Kung-Fu. Un truc pas forcément drôle, pas forcément chiant mais fortement nul où on a l'impression que l'ensemble des responsables du film avait pour mission d'être kitsch. Le problème est qu'on ne ressent pas que l'équipe assume le vrai nanar qu'elle est en train de pondre. On en vient donc à être consterné en claquant des barres sur le discours du mentor du Ghost sous fond de musique Western avec son cheval en feu.
Moins soporiphique qu'Hulk, moins nanar que Daredevil mais assez naze pour être rigolo, Ghost Rider est dispensable pour tous ceux qui croiraient se payer une bonne tranche de rires. L'affiche suffit pour remplir cette mission d'ailleurs.