Que Nicolas aille plutôt s'enfermer dans une cave plutôt que de jouer dans n'importe quoi...

Pour commencer on peut dire que Ghost Rider peut clairement dans son genre figurer dans le chapitre "films de super-héros" de l'ancestral livre (qui n'existe pas mais qui reste ancestral) "Comment Rater Un Film", car si Ghost Rider tient plus de la torture qu'infligerait un fanatique à son pire ennemi si celui-ci a un minimum de bon goût cinématographique que d'un véritable divertissement, et si le long-métrage fait partie de ces films sur lesquels je peux m'acharner sans prendre la peine d'essayer de faire dans la dentelle, il reste un excellent documentaire ludique sur tout ce qu'il ne faut pas faire quand on se lance dans la réalisation d'un film d'action fantastique : comme première leçon, il y a d'abord le choix du super-héros, qui était aussi intéressant et agréablement bizarre que plutôt dur à retranscrire dans une atmosphère véritablement sombre qui ne tourne pas dans le ridicule, mais le metteur en scène est apparemment très compétent au tir au pigeon diabétique avec une sarbacane en papier toilettes (ne cherchez pas non plus à comprendre le sens de cette métaphore) et arrive à un résultat dans le mille entre mauvais goût et ridiculisme, et ce dans presque tous les points, notamment au niveau des effets spéciaux, où la tête de mort qui remplace la caboche de Nicolas Cage qui se retrouve décidément un peu trop souvent au mauvais endroit dans des séries B voire Z et au mauvais moment, fonctionnant apparamment en avancée logique de rôles en rôles pour détruire sa carrière, lors des transformations est faite en hideuses images de synthèses, même si en enlevant ces aberrations numériques (on a droit entre autre à une balade entre le Ghost Rider et un cavalier enflammé qui trouve sa place entre moment de poésie nanardesque et pure purge technique), certains effets relèvent un peu le film des sables mouvants...

On ne peut pas en dire autant sur les effets de réalisation totalement bancals, et voilà le festival : méchants mis en avant par des mises en scènes pompeuses, intrigues secondaires très peu intéressantes, musique hard-rock durant certaines scènes d'"action" pour faire comme si voir ces ennuyeuses joutes sans aucun rythmes étaient des combats dopés à la testostérone...etc.

C'est là qu'on en vient à la deuxième leçon que nous donne The Ghost Rider, c'est-à-dire de, par défaut de proposer des scènes qui s'apparentent à des scènes d'action, éviter de se dire qu'il n'y a pas besoin de faire une véritable scène d'action en plus...

D'ailleurs, allez juger par vous-même, voici le récit d'une scène d'action du film, qui doit être mieux racontée qu'elle ne l'est dans le script original : Le Ghost rider veut tuer le grand méchant. Il se fait écraser par le camion d'un des sous-boss (pour le scénario, j'y reviendrais plus tard, mais le terme "sous-boss" s'accroche bien aux alliés du grand méchant). Croyant l'avoir eu (ce qui fait au spectateur unes des plus grandes fausses joies de toute sa vie), il sort du camion avec un air triomphant. Ghost rider pas mort. Sous-boss réduit en cendres sans qu'il ait à bouger d'un milimètre. Bref, que ce soit en terme de durée (le combat que je viens de vous raconter doit durer environ deux secondes), ou de punch, les scènes d'action de Ghost Rider enfoncent le peu d'intérêt que représente le visionnage de ce film, et autant ne pas vous parler du combat final qui repousse les bas-fonds de l'histoire de la scène d'action dans un film soit-disant à grand spectacle.

On s'attaque déjà à la troisième leçon qui concerne les méchants, dont le Diable en personne, pas charismatique pour un sou et ce n'est pas son fils, véritable grand méchant du film, qui va le relever. Après, on a seulement un tout petit effort de design pour ses quelques servants qui n'a pas servi à grand-chose puisqu'on est sur qu'il disparaîtront 30 secondes plus tard dans la scène où ils apparaissent. Allez, quatrième et dernière leçon qui s'adresse aux acteurs choisis, dont un Nicolas Cage qui fait plus rire que vraiment croire en son personnage (peut-être était-ce le but (on ne sait jamais beaucoup de choses sur les intentions de Nicolas Cage quand il se lance dans des chef d'oeuvre comme Le Dernier Des Templiers ou The Wicker Man)). Enfin, et cinquième leçon, le scénario, qui ferait passer un scénario d'un enfant de 9 mois sur les tritubations d'un lapin qui cherche une carotte et des pâtes pour un chef d'oeuvre digne de Christopher Nolan... Pourquoi continuer ?

Conclusion : Nicolas cage ne sait décidément plus vraiment où il met les pieds... On retiendra comme seul investissement un très bon exemple de ratage sur quasiment tous les points...
vivien-B
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le 1 sept. 2013

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