Avec Ghost Team One (2014), Ben Peyser et Scott Rutherford signent une tentative de comédie horrifique qui, à défaut de faire peur, ne parvient guère à faire rire. Une œuvre qui peine à trouver sa tonalité et dont l’ambition parodique se heurte à une exécution laborieuse.
À mi-chemin entre la parodie de found footage et le teen movie à l’humour gras, le film adopte les codes de Paranormal Activity pour en détourner les ressorts. L’intention n’est pas dénuée d’intérêt : confronter la logique de l’enquête paranormale à celle de deux colocataires immatures, plus préoccupés par leurs pulsions que par les spectres qui hantent leur maison. Le potentiel comique d’une telle prémisse est réel, mais rapidement dilué dans un enchaînement de gags poussifs et de situations convenues.
L’humour, censé être le moteur du film, repose presque exclusivement sur des ressorts grossiers et répétitifs. Les dialogues s’embourbent dans une forme d’outrance permanente qui étouffe toute tentative de second degré. Le film semble confondre provocation et paresse d’écriture, s’abandonnant à des stéréotypes dépassés qui desservent à la fois le propos et les personnages. Ces derniers, caricaturaux jusqu’à l’excès, peinent à susciter l’empathie, et ce manque d’ancrage émotionnel finit par rendre l’ensemble aussi plat qu’interchangeable.
Côté réalisation, Ghost Team One exploite le format found footage sans en renouveler les codes. La caméra subjective est ici utilisée de façon purement fonctionnelle, sans ambition esthétique ni véritable tension narrative. Là où d'autres œuvres du genre jouent habilement avec l'espace, la suggestion ou la temporalité, Peyser et Rutherford s’en tiennent à une approche minimaliste et brouillonne, accentuant le sentiment d’improvisation générale.
Quelques éclairs d’intention transparaissent çà et là : une scène improvisée, une réplique absurde bien placée, un moment d’auto-dérision. Mais ces rares instants ne suffisent pas à relever un ensemble qui semble en constant déséquilibre entre pastiche et amateurisme. On perçoit une volonté de légèreté, voire de transgression comique, mais sans la rigueur nécessaire à la satire.
En définitive, Ghost Team One laisse l’impression d’un projet sous-exploité, miné par un humour mal calibré et une mise en scène peu inventive. En lui attribuant la note de 3/10, j’exprime moins une sévérité gratuite qu’une frustration sincère : celle de voir une idée originale sombrer dans la facilité, faute d’audace formelle et d’une véritable direction artistique. Un rendez-vous manqué avec un genre qui mérite mieux.