Dès le début, le thème de l'infraction est exposé : depuis des caméras cachées de surveillance, on est témoin de scènes érotiques homosexuelles. Être silence, naturalisme et pudeur, c'est l'esthétique du film qui est d'emblée dévoilée. Cela place la caméra dans le rôle du voyeur, et le spectateur et la spectatrice aussi. Ces images servent de preuves à un procès. Ça sera la prison. Ce genre de pratique est interdit en Allemagne, à cette époque. Puis arrive la date. 1968. Ensuite on est en prison, on retrouve certains visages croisés dans les toilettes, et dans le silence, on saisit la complicité et la peur. D'un coup on est dans le passé, c'était déjà la prison. Le présent est donc une récidive. Une double récidive même. Il y a un homme, Hans, et trois hommes. Que des hommes. Des prisonniers. Il est jeté au cachot à chaque excès, ça fait froid dans le dos ! Le film rzconte l'histoire de l'adoption de la prison par le prisonnier, qui y fait entrer la liberté au lieu de s'en évader puur la rejoindre. Le rythme tient la route avant de ralentir sensiblement, de se répéter, voire de se perdre, et de se retrouver pour la fin qui vaut le coup d'œil. Dans la boîte de nuit, on s'aime, mais on se cache encore. Ils sont encore derrière les barreaux, non point de la légalité, mais des mœurs je crois... Mais ils débordent d'amour.

Les corps sont bien filmés, et on apprécie enfin j'ai apprécié, l'équilibre entre les dialogues et les silences, entre le dit et le non dit, entre le champ et le horps champs, entre l'image et le son. La réussite du film tient sur cet équilibre.

La caméra sans cesser d'être voyeuse, semble même devenir complice. Elle ne punira pas le dernier acte d'Hans.

Alfred_Babouche
7
Écrit par

Créée

le 29 mai 2023

Critique lue 46 fois

1 j'aime

Alfred_Babouche

Écrit par

Critique lue 46 fois

1

D'autres avis sur Great Freedom

Great Freedom
mymp
7

I want to break free

Pour dire tout à fait ce que fut et ce que représenta, de 1871 à 1969, le paragraphe 175 du Code Civil allemand pour des milliers d’hommes, Sebastian Meise, réalisateur de Great freedom, résume ainsi...

Par

le 16 févr. 2022

2 j'aime

Great Freedom
perfidia
9

Les Contes d'Hoffman

Ce remarquable film autrichien qui representera son pays aux Oscars, se situe sur 3 niveaux de narration entremêlés. D'abord la liberation americaine ou notre heros déporté en camps de...

le 30 nov. 2021

2 j'aime

Great Freedom
Fleuretteetc
8

Vivre libre en prison

Un film magnifique qui présente l'homophobe article 175 du code pénal allemand. Cet article interdit l'homosexualité et emprisonne quiconque pris en flagrant délit. Cette discrimination est faite sur...

le 7 avr. 2024

1 j'aime

Du même critique

J'accuse
Alfred_Babouche
8

Zola et Polanski

La faute de l’abbé Mouret. Roman Polanski est un gros dégueulasse. Roman Polanski est aussi un immense réalisateur (The Ghostwriter, Rosemary’s baby, The Pianist). A l’époque de Zola, le célèbre...

le 15 nov. 2019

6 j'aime

3

Mademoiselle de Joncquières
Alfred_Babouche
8

La religieuse ou la putain

Sans connaissance de l'oeuvre de Monsieur Mouret, ni du roman de Monsieur Diderot dont seul le titre m'était familier c'est plutôt Monsieur Baer qui m'a attiré vers le cinéma. J'avais envie qu'il me...

le 19 sept. 2018

4 j'aime

1

L'Effondrement
Alfred_Babouche
8

De l'Homme au singe

L’effondrement – série créée par Les Parasites: Y a-t-il toujours un pilote dans l'avion ? A la fin de La Haine (Kassovitz, 1995), la voix grave du narrateur conclue le film en déformant légèrement...

le 9 sept. 2020

3 j'aime