Juré au procès d'une jeune femme qui a tué son amant, un marchand de bicyclettes contribue à la faire acquitter avant de la recueillir chez lui. Gribouille commence comme un film de procès avant de bifurquer vers une comédie/drame de moeurs. La description familiale est bien vue avec en première ligne le personnage de Raimu, sorte d'ogre gentil (?), joué avec un talent formidable. Le rôle de Michèle Morgan, presque débutante, un an avant Le quai des brumes, est plus équivoque, jusqu'à la scène finale, sui débouche sur une fin ouverte comme on dit aujourd'hui. Alors, ange ou démon, innocente ingénue ou louve dans le bergerie ? L'ambigüité du scénario est somme toute plaisante, pas si fréquente à l'époque (on peut y voir aussi une faiblesse d'écriture, c'est selon). Bien dialogué, superbement décoré par Trauner, le film est à mettre au crédit d'un Marc Allégret à la carrière pour le moins peu probante.